Cela fait cent jours ce jeudi, 6 juin 2024, depuis que Amadou Oury Bah a été nommé premier ministre, chef du gouvernement.
Après avoir passé plus de 3 mois à la tête du gouvernement de la transition, l’heure est au bilan.
Joint par notre rédaction ce jeudi 06 juin 2024, le président du Forum Civil Guinéen, Ibrahima Balaya Diallo a estimé que le bilan de Bah Oury à la tête de la primature est loin d’être satisfaisant.
« Il a été beaucoup plus le porte-parole du CNRD avec des annonces fortes, comme quoi, les élections ne se tiendront pas en 2024. Deuxièmement, il a changé les rapports sociaux politiques dans le pays, parce que c’était quelque chose d’assez unilatérale, parce que si c’était d’une manière concertée après un dialogue concerté franc et sincère, qu’il l’avait annoncé, je crois que l’opinion publique l’aurait accepté. Mais aujourd’hui, si vous voyez beaucoup de camps se sont formés, c’est parce que tout simplement il a eu à faire ces annonces. Etant un homme politique aguerri on attendait de lui de réunir la classe sociopolitique autour de la table et d’ouvrir un dialogue sincère et franc. S’il y avait des promesses faites et qu’on ne pouvait plus tenir, d’accord mais que les gens soient concertés. Mais malheureusement, il a une communication de pouvoir. Or, on le sait en Afrique, celui qui à une communication de pouvoir, il a beaucoup de certitude et beaucoup d’arrogance. Je crois qu’il faut qu’on fasse très attention, parce qu’il y a beaucoup de problèmes qui s’accumulent. Le carburant frelaté, le problème d’élections, aujourd’hui les foyers vivent durement la situation économique du pays. Donc, il faut éviter par des communications de pouvoir d’exacerber les tensions », a indiqué l’activiste.
Ibrahima Balaya invite le chef du gouvernement à rectifier le tir dès maintenant, car il estime que tout n’est pas perdu d’avance.
« Les 100 jours sont assez symboliques, espérons qu’il va redresser la barre. Mais de là, il faut noter qu’il a perdu l’aura qu’il avait, parce que je vais vous dire une chose, le jour de sa nomination, je vous avoue que toute la classe sociopolitique était contente, parce qu’un homme politique à la primature, était mieux qu’un technocrate, surtout dans les moments de transition. Malheureusement, il a perdu ce crédit-là. Maintenant, s’il veut redorer son blason, il faut qu’il réunisse tout le monde autour d’un dialogue, parce ce que seul un dialogue inclusif pourra redorer son blason », a-t-il lancé.
Hadjiratou Bah