Depuis leur construction en 2015 et 2020 respectivement, les barrages hydroélectriques de Kaleta et de Souapiti étaient censés être les piliers de l’approvisionnement électrique de la Guinée. Cependant, une série de défis imprévus, exacerbés par des facteurs environnementaux et humains, ont mis à mal leurs capacités de production, plongeant le pays dans une crise énergétique sans précédent.
L’un des principaux coupables est la diminution significative du niveau d’eau des réservoirs.
Actuellement à 186 mètres, bien en-dessous du seuil optimal de 209 à 210 mètres nécessaires pour une production énergétique stable, ces barrages ne peuvent plus fournir les 60% d’électricité attendus. La rareté des précipitations a exacerbé cette situation, rendant la tâche encore plus ardue pour les turbines déjà fragilisées par un usage intensif.
À ce jour, sur les quatre turbines installées à la centrale hydroélectrique, seulement une est opérationnelle pendant la journée, et deux autres peuvent être activées en soirée. Ce rendement partiel est loin de suffire pour répondre à la demande croissante d’une population guinéenne en plein essor économique.
À cela, il a ajouté le non-respect du schéma directeur du secteur de l’énergie, des investissements sont prévus depuis 2020, malheureusement, ils n’ont pas suivi alors les besoins ont augmenté, il y a aussi la gestion de la Société d’électricité de Guinée et enfin le manque d’éducation sur la gestion de la facturation (le taux de facturation est le plus bas de la sous région) et enfin l’économie d’énergie reste le dernier soucis du consommateur. Il faut beaucoup de pédagogie pour l’utilisation de l’électricité en Guinée.
Face à cette crise imminente, le nouveau ministre de l’énergie, Aboubacar Camara, a expliqué que pour sortir de la crise, il faut des réformes audacieuses et un plan énergétique robuste à court, moyen et long termes. Il a souligné l’urgence d’investir dans un mix énergétique diversifié pour assurer une production stable et durable.
« Nous devons transformer la crise actuelle en une opportunité de bâtir une économie dynamique, créatrice d’emplois et d’opportunités commerciales », a-t-il déclaré lors d’une récente conférence de presse.
Les effets des délestages sur les ménages et les entreprises ne sont pas à négliger, avec une augmentation des coûts de production et une diminution des opportunités d’affaires. Malgré des capacités de production renforcées ces dernières années, la véritable mesure de succès reste tributaire des conditions hydrologiques favorables.
En conclusion, la crise énergétique actuelle ne pourra être surmontée que par une vision stratégique à court et moyen termes, combinant des réformes institutionnelles solides et des investissements judicieux dans l’infrastructure énergétique.
Connu pour son franc parlé Aboubacar CAMARA tente de rassurer les citoyens que des efforts sont en cours et qui produiront leur effet mais cela demande de la patience. Il faut sortir des solutions de bricole ou circonstancielles pour bâtir des projets solides prenant en compte l’explosion démographique avec la croissance de la demande. Pour lui, il n’y a pas de formule magique si les autres ont réussi, il ne sert à rien d’inventer la roue.
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