La direction des affaires politiques et électorales du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation poursuit son processus d’évaluation des formations politiques en Guinée.
Jeudi, 27 juin 2024, le parti dirigé par l’ancien premier ministre Sidya Touré s’est soumis à cet exercice diversement apprécié.
Si le bureau politique nationale de l’Union des Forces Républicaines (UFR) a salué la courtoisie qui a caractérisé la conduite de la délégation ministérielle, il doute toutefois de la sincérité de cette démarche.
Interrogé à l’issue des discussions, le chargé de communication a, d’entrée, tenu à préciser que les échanges étaient exclusivement centrés sur des documents déjà demandés dans la liste retirée par le Secrétaire Permanent de l’UFR à la Direction des Affaires Politiques et Électorales du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation.
Cependant, a révélé Fodé Baldé, « le constat est que ce sont les mêmes questions qui nous avaient été posées lors de la précédente mission de la même direction. Donc, une nouvelle démarche pour quelque chose qu’on avait déjà fait. Cela prouve que rien n’évolue, que tout est aux arrêts car on ne fait que se répéter au lieu d’évoluer ou d’avancer sur d’autres questions encore plus essentielles comme celles liées aux conditions d’organisation des élections. Nos observations sur la base de nos propres expériences des compétitions Électorales », a-t-il signalé.
Il pense également que c’est une démarche qui n’avait pas sa raison d’être.
« Je note personnellement que cette autre démarche pour le même but, celui d’évaluer les partis politiques avec les mêmes questions et la même direction n’en valait pas la peine. Parce qu’il n’y avait rien de nouveau. Et si je dois apprécier cette démarche, je dirais qu’elle a manqué d’élégance. Car, tenez vous bien, bien avant que la mission à la direction nationale du Parti, nos structures dans les préfectures ne cessent de nous informer de la présence du MATD à leurs sièges. Ce n’est pas élégant cette façon de faire. Il aurait été bienséant que, si besoin en est, des missions soient déployées par le MATD pour confronter nos dires en termes de représentativité à la base. Mais faire l’inverse, c’est mépriser les directions nationales des Partis politiques. En dépit de tous ces ratés, nous avons accepté de les recevoir pour leur donner les informations dont ils disent avoir besoin », a-t-il expliqué, arguant que l’UFR demeure un parti qui comptera toujours sur l’échiquier politique guinéen et qui est prêt à aller aux élections pour dit-il les remporter avec le leader Sidya Touré.
Quelles que soient les intentions du gouvernement, poursuit-il, « nous sommes convaincus des informations données suite aux questions posées. Il est vrai le manque d’élégance dans la démarche comme je viens de le souligner et de le dénoncer pourrait amener à faire croire à tous cette volonté déjà entretenue par des rumeurs. Mais nous restons sereins et convaincus de nos informations données dans l’espoir qu’elles soient intelligemment utilisées. Dans tous les cas, nous sommes-là, nous observons avec la plus grande vigilance. J’ose croire qu’on en arriverait pas là », dit-il.
Pour le chargé de communication, la junte militaire n’a pas la volonté d’organiser les élections à temps. Il déclare tout de même que la transition prendra fin en décembre 2024. C’est pourquoi il a demandé au CNRD de réaménager les activités pour le retour à l’ordre constitutionnel en fonction du temps qui reste.
« Il est clair que rien n’est fait par les autorités actuelles pour que les élections soient organisées à date comme cela avait été convenu avec la CEDEAO. Mais tout ça est fait exprès. Nous nous organisons et au moment opportun, les voix autorisées prendront la parole officiellement pour se prononcer sur la question. Ce que je peux marteler ici, c’est que cette transition prend fin le 31 décembre 2024. Ce qui serait salutaire pour tout le monde, c’est de réaménager les activités du retour à l’ordre constitutionnel en fonction du temps qui reste d’ici le 31 décembre 2024 », a conclu Fodé Baldé.
Alhassane Fofana