La représentation locale du Fonds Monétaire International (FMI) a présenté ce vendredi 28 juin 2024 à travers un séminaire, le rapport de l’institution sur les perspectives économiques en Afrique Subsaharienne.
Ce rapport semestriel évoque les performances économiques des six premiers mois de 2024 et se projette sur l’avenir.
À en croire Dr Nérée Noumon, représentant pays du FMI, ce rapport note que les ⅔ des pays de l’Afrique Subsaharienne auront des croissances plus élevées cette année. Pour ce qui de la Guinée, le rapport note que celle-ci connaîtra un ralentissement à cause de l’explosion du dépôt central des produits pétroliers de Kaloum.
« L’analyse décrit le contexte marqué par une reprise dans la majorité des pays situés au sud du Sahara. Donc, ⅔ des pays en Afrique Subsaharienne auront des croissances plus élevées cette année. Malheureusement pour la Guinée, à cause de l’explosion du terminal principal de Kaloum, il y aura un ralentissement. Mais le niveau de la croissance sera toujours résilient étant donné les performances du secteur minier. Donc, on se retrouve à 4.5 qui est largement supérieur par rapport au niveau de croissance en Afrique Subsaharienne. Généralement parlant, ce sont de bonnes nouvelles que le rapport 2024 apporte, des déséquilibres qui se résorbent et également un retour à un accès au marché des capitaux par certains pays comme la Côte d’Ivoire, le Bénin. Le rapport parle aussi de grands défis qui subsistent en l’occurrence la pénurie de financement surtout dans sa composante structurelle où on a constaté que certains programmes de financement ont baissé. Le rapport conclu en proposant des actions à lotion publique. Donc, au niveau du déficit, c’est de pouvoir contenir le déficit », a-t-il dit.
Le séminaire de présentation de ce rapport s’est tenu sur le thème « Reprise timide et coûteuse ». En plus des départements du pool économique du gouvernement, il a connu la participation des bailleurs de fonds. Le ministre de l’économie et des finances, Mourana Soumah a, au sortir du panel de ce séminaire, soutenu que les perspectives dégagées par cette étude montrent que la Guinée est dans une dynamique plutôt résiliente.
« C’est une base d’évaluation qui permet de connaître les tendances, savoir comment l’économie de la sous-région se porte dans sa globalité. Dans cette globalité, en tirer des enseignements par rapport à la situation économique de la Guinée. La grande leçon qu’on retient c’est que globalement, on a un niveau de croissance de la sous-région qui sera plus élevée que la moyenne de l’Afrique. Cela est une bonne nouvelle. On a constaté aussi que le niveau d’inflation sera contenu. Malheureusement pour la Guinée, ce niveau de croissance connaîtra un rebond du fait que la Guinée ait connu l’explosion de la centrale de dépôt de carburant, ce qui va augmenter un niveau général de prix. Et donc, pour le taux d’inflation, la Guinée sera à un niveau plus élevé que la moyenne de la sous-région. Également, les sources de financement concessionnel deviennent rares parce que les guichets de refinancement n’arrivent pas à trouver des financement sur les marchés internationaux sauf à des conditions de taux commerciaux. Cela n’est pas une bonne dynamique pour notre économie qui risquerait d’être dans un cycle de surendettement lié au taux élevé de dette, sans oublier qu’à ce niveau, nous devons veiller sur la viabilité de la dette. (…). L’autre élément important de ce contexte c’est que nous voyons une économie guinéenne résiliente malgré les chocs qui sont intervenus, notamment celui lié à l’explosion. (…). Les perspectives dégagées par cette étude montrent que la Guinée est dans une dynamique plutôt résiliente. Cette dynamique sera encore fortifiée suite à la mise en production du méga projet Simandou. Ce projet-ci permettra à l’Etat guinéen d’avoir une dynamique de croissance soutenue, d’avoir une dynamique au niveau du contenu local, ce qui va permettre d’augmenter la redistribution des revenus et également d’absorber une partie des chômages, etc », a expliqué le ministre.
Le ministre du budget Facinet Sylla qui a pris à la rencontre a souligné qu’à date, « la Guinée tourne autour d’un déficit de 3,1% », tout en promettant que le gouvernement « fera tout pour maintenir cet effort dans les différents exercices à venir » en dépit du fait que les pays de l’Afrique Subsaharienne soient confrontés aux exigences de limitation au niveau du déficit budgétaire alors qu’ils font face à d’immenses besoins d’infrastructures de base combinés à une faible capacité de mobilisation des ressources internes et une raréfaction des appuis extérieurs.
« Face à cette difficile situation, le ministère du budget est déterminé à prendre des actions de renforcement de la mobilisation des ressources intérieures, l’amélioration de la capacité des services en charge de la mobilisation des ressources et la poursuite des procédures de digitalisation tant à la Direction des impôts qu’à la Direction générale des douanes. (…). Dans son rapport, le FMI fait recommandation de réduire le déficit budgétaire. Nous sommes d’accord, mais comment procéder ? Ce que vous préconisez me semble trop orthodoxe. Vous proposez de réduire les dépenses d’investissement et donner priorité aux dépenses plus essentielles. Mais chez nous, tout est critique, tout est essentiel, tout est prioritaire », a ajouté le ministre Facinet Sylla.
Quant au Gouverneur de la BCRG, Dr Karamo Kaba, il a précisé que pour sa part, son institution va continuer à mettre en place sa politique accommodante pour assurer la stabilité des prix et accompagner le financement de l’économie.
Pour sa part, Mme Kristèle Younes, Coordonnatrice résidente du Système des Nations-Unis qui est revenu sur les secteurs dans lesquels la Guinée doit faire des efforts a réitéré l’engagement de son institution à rester aux côtés de la Guinée, à la soutenir dans ses initiatives de réformes économique
MohamedNana Bangoura