La prise en charge médicale pour les agents de l’État en activité comme à la retraite est effective en Guinée depuis le 1er août 2024.
Le lancement officiel a eu lieu ce mercredi 7 août à Conakry, soit une semaine après l’entrée en vigueur de la mesure. C’est une initiative de la Caisse nationale de prévoyance sociale.
« Cette couverture va apporter d’énormes profits aux différents travailleurs de la Guinée. Parce que quand on parle de fonctionnaires, on parle de santé. Lorsqu’ils ne sont pas pris en charge, ils ne peuvent pas donner profit au service et ils ne pourront pas être vraiment rentables dans les lieux de service. Et vous savez que la santé c’est l’un des piliers phares pour la vie humaine. Donc, aujourd’hui la prise en charge s’étend non seulement sur les fonctionnaires en activité, mais aussi les retraités ainsi que leurs ayants droits. Une fois qu’un fonctionnaire ou un retraité tombera malade, il suffira qu’il se présente dans les hôpitaux pour que la prise en charge soit effective à 80% », a assuré la directrice générale Aminata Diallo.
Avec cette effectivité de la prise en charge médicale pour les agents de l’État, la directrice générale de la Caisse nationale de prévoyance sociale a le sentiment d’avoir relevé un défi. Elle dit l’avoir réussi grâce à l’accompagnement du ministère du travail et de la fonction publique, le département de tutelle de la CNPS.
Pour le ministre du travail et de la fonction publique, mettre en place une branche de couverture médicale relève d’une audace et d’une vraie ambition du développement durable. Car, dit-il, la branche maladie est l’une des branches les plus coûteuses des branches de protection sociale.
« Le lancement de cette prise en charge médicale est un acte de justice sociale. Il garantit que chaque fonctionnaire ou retraité indépendamment de sa position, de son secteur d’activité, de son lieu de résidence puisse bénéficier des soins médicaux sans aucune contrainte financière. Il est à noter que cette couverture santé s’inscrit dans la vision de notre politique sociale a instaurer la couverture universelle, à renforcer notre système de santé et à promouvoir un environnement de travail sain et sécurisé pour tous », a précisé Faya François Bourouno.
À la rencontre, les fonctionnaires à la retraite étaient représentés par El hadj Ousmane Sylla. Cet ancien syndicaliste a exprimé la joie qui est la sienne. Il voit en cette mesure, son rêve de plusieurs décennies se réaliser. Le rêve de voir les agents de L’État en activité comme à la retraite couverts d’une prise en charge médicale jusqu’à hauteur de 80%.
« Si la direction générale de la Caisse nationale de prévoyance sociale, en plus de tout cela, ce qu’elle a fait depuis deux ans, nous propose aujourd’hui une couverture en soins de santé, nous ne pouvons que nous réjouir, car depuis l’accession de notre pays à l’indépendance, ce sont les agents de l’État en activité et à la retraite qui prennent en charge, en cas de maladie, les frais des soins médicaux. Ces dépenses catastrophiques, viennent crever les revenus des ménages et les entraînent dans des difficultés économiques. Quant à moi, en ma qualité de syndicaliste, de première heure, j’ai atteint mon objectif. Je suis comblé de voir se réaliser mon rêve après 60 ans de luttes syndicales », s’est-il félicité.
Pour traduire cette prise en charge médicale des agents de l’Etat, la Caisse nationale de prévoyance sociale a conclu un accord avec plusieurs départements ministériels dont celui de la santé et de l’hygiène publique, puisque c’est dans les hôpitaux que tout est mis en œuvre. Lors de la cérémonie, le ministre de la santé a promis d’honorer les engagements pris par son département.
« Je tiens à vous rassurer que le ministère de la santé et de l’hygiène publique va vous accompagner dans la mise en œuvre de cette bonne initiative et veillera à ce que tous les accords conclus avec les structures sanitaires et les praticiens de santé soit respecté pour l’assurance d’une couverture adéquate en faveur des agents de l’État en activité et à la retraite. Je félicite la direction générale de la caisse nationale de prévoyance sociale pour cette initiative d’élargissement de la couverture sanitaire universelle », a indiqué Oumar Diouhé Bah.
La cérémonie de lancement officiel de la couverture maladie pour les agents de l’État a été présidée par le premier ministre chef du gouvernement.
Pour Amadou Oury Bah, la question de la santé est une question centrale dans le cadre de la prise en compte du capital humain. Il a expliqué que notre pays a souffert pendant des années et des décennies du fait d’un faible indice du développement humain.
« Il y a quelques décennies de cela, notre pays était parmi les derniers et aujourd’hui, nous avons l’ambition de faire en sorte que l’indice du développement humain en Guinée soit nettement valorisé. C’est la raison pour laquelle l’acte d’aujourd’hui est un premier pas. Dans ce sens, nous avons pris des engagements par rapport aux objectifs de développement durable. Nous avons pris des engagements par rapport au global contact du système des Nations Unies. Nous avons pris également des engagements pour que, en ce qui concerne la CEDEAO, nous relevions de manière substantielle l’indice du développement humain dans notre pays. Donc c’est très important que nous sachions que nous sommes dans une trajectoire qui réconcilie l’indispensable nécessité de faire du social un des piliers fondamentaux de la réconciliation des citoyens avec l’État, mais également d’assurer le rassemblement et l’émergence d’une véritable citoyenneté », a-t-il dit.
Le PM a ajouté que la directrice générale de la CNPS a un chantier extrêmement important, mais qui devra être complété administrativement au fil du temps. Il a réitéré l’indispensable nécessité d’assurer une digitalisation totale de tout le processus en vue d’aboutir à une célérité dans les opérations.
« Donc, la question de la digitalisation et d’autres aspects, tout cela concourt à avoir un écosystème qui fera de la Guinée, dans quelques temps, un pays où il fera bon vivre, où les citoyens se sentiront heureux », a conclu Amadou Oury Bah.
Sékou Diatéya