Comme cela se passe depuis le début de ce mois d’août au palais du peuple, le Conseil national de la transition a tenu ce vendredi 16 août 2024, un atelier d’échanges avec les acteurs de la société civile.
L’exercice consiste à mettre à la disposition de ces acteurs, le contenu de l’avant-projet de nouvelle Constitution et recueillir auprès de ceux-ci, des avis et propositions pour enrichir le contenu du document.
Cette série de réunion qui va toucher toutes les couches sociales et politiques du pays, vise à mettre à leur connaissance, ce qu’ils ont écrit dans l’avant-projet de Constitution dans le but d’avoir une Constitution qui est comprise et acceptée par l’ensemble des composantes de la vie nationale.
« Cet atelier s’inscrit dans le cadre des consultations des acteurs de la vie nationale sur l’avant-projet qui a été rendu public par le Conseil National de la Transition. Nous devons faire les choses autrement. La Constitution est un texte tellement important et précieux pour un pays qu’on ne peut pas s’enfermer dans les quatre murs de l’hémicycle pour le faire. Nous avons consulté avant d’écrire, on a écrit, maintenant on consulte sur ce qu’on a écrit. Pour que toutes les préoccupations exprimées par les Guinéens, qu’ils soient lettrés ou analphabètes, qu’ils vivent à Conakry ou à l’intérieur du pays, qu’ils vivent dans les villes où dans les villages, qu’ils soient acteurs politiques, société civile, acteurs économiques, religieux ou acteurs traditionnels que tout le monde se prononce sur ce texte-là, dans un cadre démocratique ouvert au débat. Parce que nous lisons article par article, nous présentons l’esprit à la lettre de la Constitution et nous rentrons en débat avec les acteurs pour amender le texte. D’abord, nous trouvons les consultations très efficaces, il y a beaucoup de bonnes contributions qui sont faites. Mais les gens gagnent beaucoup plus parce qu’ils comprennent la Constitution. Au finish, on veut avoir une Constitution qui est comprise et acceptée par l’ensemble des composantes de la vie nationale. Vous savez, mettez les meilleures idées dans une Constitution, si le peuple ne comprend pas son esprit et sa lettre et que les juges n’aient pas le courage et d’appliquer les dispositions de la Constitution, et que la société civile et les partis politiques se battent pour le respect de son esprit et de sa lettre, ce n’est pas une Constitution. Donc une Constitution, ce n’est pas des phrases juxtaposées, c’est un esprit, c’est des valeurs, c’est une histoire, c’est un contexte, et ce sont des obligations et des engagements. Il faut que chacun s’associe à prendre ça en compte. Pour terminer, nous sommes très optimistes. D’abord, par le caractère inclusif et participatif, la transparence avec laquelle le débat est mené, l’enthousiasme de ceux qui contribuent nous donnent l’espoir que la Guinée relèvera définitivement le défis de la stabilité et l’intemporalité de la Constitution. Nous sommes confiants vis-à-vis de cela parce que ce qu’on fait pour toi, sans toi, est contre toi. Et le peuple est en train de se prononcer sur ce texte avec beaucoup d’enthousiasme », a expliqué Dr Dansa Kourouma, président du CNT.
La rencontre de Coyah sera suivie ce week-end par celle des acteurs de médias et la semaine prochaine par ceux des partis politiques. La tenue de cet atelier dans la préfecture de Coyah réjouit les autorités locales. Le premier responsable de cette préfecture Yaya Kalissa dit avoir trouvé le contenu de ce texte, important. « Cette Constitution regroupe tout. Toutes les garanties sont là », a-t-il ajouté.
Les participants trouvent dans cette initiative, l’opportunité de s’approprier du contenu de ce texte, d’adresser des questions et de formuler des recommandations pour améliorer son contenu.
Représentant les jeunes de Guinée à cet atelier, Abdoulaye Diané, président du Conseil national des Jeunes de Guinée estime que « le contenu de ce texte prend en compte nos besoins et préoccupations et surtout ça nous protège en tant que jeune ».
« Je me rends compte qu’à partir de maintenant, la donne a changé, les jeunes sont mis en compte et les jeunes sont aujourd’hui la priorité de la gouvernance. Je me dis qu’il n’y a pas meilleure manière de préparer la relève, de sécuriser la Constitution que de faire participer les jeunes. Aujourd’hui, nous sommes très ravis parce que nous sommes au cœur de cette élaboration et rassurez-vous qu’on va certainement vulgariser et surtout protéger cette Constitution », a-t-il dit.
Pour sa part, Abou Kala Camara, vice-président de la délégation spéciale de la commune urbaine de Coyah apprécie à sa juste valeur, l’adoption de la méthode participative. Pour lui, « donner la chance à la délégation spéciale de Coyah ainsi qu’à tous les autres participants à cet atelier de prendre part à cette initiative est une bonne chose ».
Avant de quitter Coyah, Dr Dansa Kourouma et une délégation du CNT se sont rendues au domicile de Yamoussa Kinkin Soumah, chef de quartier de Fily 1, commune urbaine de Coyah. Cet administrateur local est décédé alors qu’il s’était rendu à l’atelier organisé par le CNT ce vendredi.
MohamedNana BANGOURA