Le gouvernement guinéen a pris des mesures concrètes pour résoudre la crise énergétique en cours, marquée par plusieurs défis, tels que l’explosion du dépôt d’hydrocarbures, le faible niveau d’eau des centrales hydrauliques et les travaux en cours sur certains barrages.
L’arrivée du bateau turc, offrant une électricité à un coût réduit contrairement aux spéculations sur les réseaux sociaux, apportera un soulagement significatif, mais il est souligné que les usagers devront assumer leur part de responsabilité en payant leurs factures pour garantir un approvisionnement continu.
Le Ministre que nous avons eu téléphone n’a pas voulu s’étaler sur les détails liés à la mise en service du bateau thermique. Pour Aboubacar Camara, le mérite de tout ce travail revient au President de la République qui, malgré les difficultés que traversent plusieurs pays en ce moment avec un contexte économique particulier et une tension aux quatre coins du monde, a instruit aux membres de la Commission mise en place de travailler en synergie pour une sortie de crise rapide.
« N’eut été ce travail d’équipe avec le soutien de tous les membres du Gouvernement on en serait pas là », a-t-il fait remarquer.
Les cadres du département que nous avons rencontré la semaine dernière qui sont sous pression du Ministre nous informent de l’urgente nécessité de réformer le secteur de l’Energie notamment EDG, laquelle réforme est d’ailleurs en cours. Il s’agit de la mise en place des compteurs prépayés, de la sensibilisation des consommateurs, de la régularisation de la situation des employés d’EDG appelés bénévoles et de la poursuite des actions de sensibilisation et d’éducation.
Selon nos informations, le Ministre aurait demandé l’implication de toutes les parties prenantes concernées pour sortir définitivement de cette situation, soulignant que « le financement de l’électricité ne peut reposer uniquement sur l’État ».
Le département s’est dit très préoccupé par les multiples cas de fraude et de vol d’électricité dont EDG est victime depuis quelques années et cela bien sûre avec la complicité de certains agents.
Déterminé à faire face au fléau afin de le limiter, à défaut d’enrayer ses pertes non techniques, le Chef du département de l’Energie avec EDG prend les choses en main et compte lancer « une campagne nationale de lutte contre la fraude sur l’électricité pour les derniers mois de l’année 2024 », apprend-on.
Ces manœuvres frauduleuses concernent plus de 40% des ventes de EDG.
« Ce programme ambitieux qui nous a été montré, s’il est appliqué à la lettre permettra de réduire la fraude ou le vol de l’électricité d’ici à fin 2025 même si on sait que les vielles habitudes ont la peau dure. Le Général a insisté sur la transparence en demandant au chef du département de tout mettre en œuvre pour dire la vérité aux Guinéens en ce qui concerne la gestion efficace et efficiente de l’électricité », insiste-t-on.
Ce document qui nous été présenté par l’un des cadres du département est bâti sur une campagne de sensibilisation et les responsables estiment que sa réussite pourrait générer plus de 25 millions de dollars par mois pour EDG d’ici à fin 2025. Nous apprenons aussi que l’environnement juridique sera renforcé autour des vols d’électricité pour que des sanctions allant jusqu’à des condamnations soient prises contre les citoyens indélicats. Les populations ciblées sont les autorités publiques (gouvernement, élus locaux, forces de sécurité, autorités judiciaires, etc.) et les organisations privées (associations de consommateurs, autorités religieuses, médias, porteurs de voix).
La solution par des compteurs intelligents
Pour le renforcement de l’environnement juridique, le programme se traduira par des mesures comme la « criminalisation de la fraude et le renforcement des peines encourues », précise le document.
Une mesure à laquelle devrait s’ajouter une autre puisque, selon une source proche du Chef du département, l’actualisation d’un projet de loi est en cours d’étude (organisation des structures de contrôle, implication des forces de sécurité, mise en place de pénalités plus dissuasives en cas de fraude, etc.).
Au-delà de cette campagne de sensibilisation et de dissuasion avec l’arsenal juridique, des mesures seront également prises par EDG pour décourager les éventuels fraudeurs. L’entreprise va installer des compteurs intelligents permettant de suivre la consommation des abonnés à temps réel.
Un préjudice de 3 mille milliards de francs guinéens depuis 10 ans
Le Ministère estime le préjudice causé par la fraude sur l’électricité à quelque 3000 milliards de francs guinéens par an, soit près de 160% du chiffre d’affaires de l’entreprise pour l’année 2023.
Des sommes importantes sont perdues par mois; ce qui a des impacts sur la bonne marche de la société. Rapporté à l’échelle nationale, le vol de l’électricité coûte à l’Etat Guinéen un manque à gagner cumulé de 700 millions de dollars sur les 5 dernières années. Les conséquences sont ressenties aussi bien par les responsables, l’Etat que les consommateurs.
Il est à rappeler que le changement de comportements en matière de consommation d’énergie est crucial pour assurer la durabilité de l’approvisionnement électrique.
Le développement durable nécessite la participation active des citoyens aux côtés des initiatives publiques.
Il est temps pour chacun de reconnaître la valeur de l’électricité et d’adopter une approche responsable en matière de consommation énergétique.
Déjà avec la crise au mois de mars dernier, le gouvernement sous le leadership du President de la République avait autorisé l’importation de 120 mégawatts du Sénégal pendant que le couple Souapiti-Kaleta produisait 150 mégawatts à la même période. Comme quoi au palais Mohamed 5, rien ne prime au dessus du bien être de la population et de l’intérêt général.
Solution à long terme
Il s’agit notamment de la transition énergétique amorcée par le chef du département sur instruction du President Mamadi Doumbouya.
Selon nos informations, une commission travaille d’arrache-pied pour faire avancer les projets solaires dans les zones de Linsan, Boké et en Haute-guinée où le soleil reste un pain béni pour de telles installations.
Au ministère de l’Energie dirigé par Aboubacar Camara, la ritournelle est très claire. Il s’agit de « Bâtir un développement énergétique dans la transparence pour faire face aux défis climatiques, et amorcer la transformation des ressources minières du pays. Et cela constitue une priorité absolue pour le President de la République ».
Mosaiqueguinee.com