L’audience a démarré à 11 heures. Le juge chargé du dossier a commencé par identifier les prévenus. Ils sont six au total. Il s’agit de Pierre Simon Camara, enseignant, né en 1979, de Pierre Kamano, carreleur, né en 1992, d’Ange Kolomou, ingénieur bâtiment, né en 1991, de Joseph Maomou, économiste, né en 1994, de Bienvenue Théa, enseignant, né en 1995, et de Pépé Francis Haba, consultant en Banque et finance, né en 1978.
Excepté le président de l’UGDD, tous sont écroués à la maison centrale de Coronthie depuis le 31 juillet 2024. Ils sont poursuivis suivant procédure de flagrant délit pour atteinte et menace à la sécurité publique. Pierre Simon a été le tout premier prévenu à être interrogé par le tribunal.
Il a expliqué avoir été interpellé par des gendarmes à bord de quatre pick-ups à son domicile à Yembeya avant d’être conduit à la gendarmerie de Cosa puis à la direction centrale des investigations judiciaires.
Interrogé sur les faits à la gendarmerie, il a reconnu avoir créé une ONG dénommée “Les Messagers du Peuple pour la Paix et le Développement’’ dont l’objectif est d’unir, de sensibiliser et de promouvoir la paix et la cohabitation pacifique entre les filles et fils de la Guinée en général et ceux de la région forestière en particulier. Simon Pierre Camara a aussi reconnu avoir organisé une réunion à Sonfonia pour entre autres, mobiliser des fonds en vue de la création d’un compte, mais aussi pour vulgariser les objectifs de son ONG.
L’occasion avait été mise à profit, a-t-il dit, pour demander aux gens d’aller suivre le procès du 28 septembre afin de remonter le moral de leurs frères qui étaient à la barre.
Simon Pierre Camara a déclaré que dans le cadre des activités de son ONG, il a créé cinq plateformes sur les réseaux sociaux. Chacune de celles-ci comporte plus de 1000 personnes. Le prévenu a informé que ces plateformes sont administrées par lui-même, Bienvenue Théa, un de ses co-prévenus et un certain Tamba absent dans le box.
Ce dernier lors d’une de leurs réunions, a menacé de couper les ponts entre Faranah et Kissidougou en protestation contre la détention de leurs frères relativement aux événements du 28 septembre 2009.
Tenir de tels propos que ce soit au cours d’une réunion ou sur une plateforme de plus de 1000 personnes, est-ce que ce n’est pas mettre en péril la paix publique ? a interrogé un des représentants du ministère public. Le représentant des patriarches de la Guinée forestière à Conakry a répondu n’avoir jamais adhéré à cette idée. Pour preuve, a étayé Simon Pierre Camara, il est allé jusqu’à retirer Tamba de la gestion de la plate-forme.
Le ministère public reproche à Simon d’avoir tenté de mobiliser les partisans de son ONG au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry pour s’opposer à la décision si jamais, le capitaine Moussa Dadis Camara est condamné.
Le procureur a révélé que le prévenu a fait confectionner des tee-shirts à propos. Simon Pierre Camara a nié cette révélation.
Pour terminer, il a dit au tribunal que son intention n’est pas de troubler l’ordre public mais plutôt pour unifier les fils du pays.
Après Simon Pierre Camara, c’est Bienvenue Théa qui a comparu. Il est l’un des administrateurs des plateformes digitales du mouvement “Les Messagers du Peuple pour la Paix et le Développement’’, dirigé par son prédécesseur.
Cependant, il n’a pas reconnu les faits d’atteinte et menace à la sécurité publique. Il n’a pas non plus reconnu avoir projeté une manifestation le 31 juillet 2024 au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry en cas de la condamnation du capitaine Dadis. Les débats se poursuivent
Sékou Diatéya