Ils étaient très nombreux à rallier le centre-ville de Kaloum dans la matinée de ce lundi 09 septembre 2024. Ils se sont rassemblés au rond-point du port autonome de Conakry pour se diriger ensuite vers le palais Mohamed V, siège de la présidence guinéenne sous le CNRD. Ils avaient à bout de bras une banderole sur laquelle est inscrit : « Nous avons travaillé ensemble plus de deux ans sans salaire, ni prime. Nous plaidons pour l’engagement à la fonction publique des enseignants contractuels communaux non retenus ».
Marie Bernadette Mara dit être venue de Kissidougou dans la région de Faranah pour participer à la manifestation. A propos de leur situation, elle s’adresse au président de la transition.
« Nous demandons au président de nous engager, de nous établir dans nos droits parce qu’on a beaucoup souffert. Nous sommes ici des pères et mères de famille. Parmi nous il y a des familles qui se sont disloquées. Depuis la publication de ces résultats-là, nous sommes presque morts », a-t-elle expliqué en sanglots.
Les manifestants protestent contre les résultats de l’évaluation à l’issue de laquelle 10 mille enseignants contractuels communaux ont été déclarés admis sur les 14 mille postulants.
« Ce n’est pas un concours en tant que tel. Mais plutôt une évaluation formelle. L’évaluation là, c’est pour venir voir est-ce que tel enseignant est capable d’enseigner. Est-ce que tel enseignant maîtrise les cinq pas didactiques. Donc c’était juste ça et dans tout le pays, parmi les 14 000 qui ont composé, il n’y a eu que 60 à 70 personnes qui n’ont pas eu la moyenne. Pratiquement, tout le monde avait la moyenne. Donc s’il devait y avoir recrutement, on devait se baser sur ces moyennes-là », a indiqué El hadj Mamadou Diaka Sow.
El hadj Mamadou Diaka Sow et ses amis souhaitent qu’ils soient entendus par le président de la transition. Si ce n’est pas fait, ils promettent de se faire entendre à nouveau et de la plus belle des manières. D’ores et déjà, ils mettent en garde : « Il n’y aura pas d’ouverture des classes sans notre engagement. Il n’y aura pas de cours sans notre engagement. On a souffert ensemble, on sera engagés ensemble », a prévenu leur porte-parole.
La marche s’est déroulée dans le calme sans problème. Cependant, les manifestants n’ont pas eu accès au Palais Mohamed V. Ils ont été stoppés par des policiers à la rentrée avant d’être sommés de quitter les lieux.
Sékou Diatéya