C’est désormais le phénomène à la mode en Guinée. Et même en dehors du pays. Le General Amara Camara, lors de la dernière conférence de presse qu’il a co-animée avec Ousmane Gaoual Diallo, le porte-parole du gouvernement, soutient que c’est l’expression de la popularité de son patron et que la ferveur autour de cette candidature est une épidémie incurable. . Parlant bien sûr de la prolifération des mouvements de soutien en vue d’amener le président de la transition à prendre la décision de briguer un mandat électif. Celui qui légitimerait davantage son règne.
Cette probable candidature se précise donc à bas bruit. La dynamique prend de l’envergure. Quand l’entourage du chef, des cadres de l’administration ainsi que des responsables et militants qu’on n’aurait pas soupçonnés de se joindre à cette campagne, parce qu’issus de l’opposition et de la société civile et jadis extrêmement tranchants contre la gouvernance, bref, quand tout ce beau monde se met en ordre de bataille pour mener cette campagne de mobilisation, il ne reste plus que la confirmation par le concerné. Et cela, on ne peut en douter. Ce n’est alors qu’une question d’opportunité pour annoncer officiellement la nouvelle. A moins que là-haut, on décide de ne plus jouer à quitte ou double.
Mais en attendant, c’est l’hystérie . Les images des manifestations de soutien organisées à cet effet, avec la mobilisation partout, sont un argument pour les acteurs de ce projet pour démentir une opinion que fait valoir, pour sa part, l’opposition. Celle qui consiste à dire que le peuple en a marre du pouvoir militaire. C’est aussi un argument d’incitation du chef qui continue de murir la réflexion, de peser le pour et le contre.
La guerre de la foule paraît donc importante. Et elle semble être favorable aux soutiens.
Pour l’heure, rien ne semble faire obstacle à cette volonté qui se dessine, tant tout paraît aller comme sur des roulettes.
A l’intérieur du pays, une lassitude s’installe au sein de l’opinion dont une frange importante regrette le manque d’alternance crédible sur la scène politique.
La communauté internationale plutôt confiante, à la limite indulgente vis-à-vis des militaires depuis bien longtemps, pour sa part, semble approuver sans ambiguïté le plan de Conakry qui bénéficie de sa bienveillance. La reprise en perspective du programme de Facilitation élargie de crédit avec la Banque mondiale et la réintégration de la Guinée au sein de la Francophonie, alors que les adversaires du régime dénoncent sans cesse l’attitude liberticide de la junte et le manque de visibilité du chronogramme de la transition, en soi sont des actes qui démontrent la préférence de l’extérieur pour la continuité du régime.
Mognouma