Dans le cadre de la campagne de communication pour le changement social et comportemental, le projet régional d’autonomisation des femmes et dividendes démographiques au sahel (SWEED) a organisé samedi, 19 octobre 2024, une formation d’une journée à l’intention de vingt (20) élèves de la 7em et de la 8em année de la région administrative de Faranah. Cette formation lancée sous l’autorité du préfet accompagné du directeur préfectoral de l’éducation a eu lieu dans l’enceinte du collège-lycée Barry Diawadou de Dabola.
Cette mission conjointe est dirigée par Monsieur Douaré Ciré Fofana du ministère de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables. Et la formation porte sur « la masculinité positive ».
« Nous sommes là dans le cadre de la campagne de communication pour le changement social et comportemental. Nous savons que le changement de comportement est un processus de longue haleine. Donc, nous initions des activités de sensibilisation, de communication et d’information à l’endroit des populations, à l’endroit des communautés et des jeunes. Aujourd’hui c’est le cas des élèves. Nous les préparons pour faire face à l’avenir. Et que dans leur quotidien, savoir comment se comporter envers la femme en général. Nous demandons à ces élèves qui vont recevoir la formation de bien vouloir faire la restitution au niveau de leurs collègues et amis. Nous voulons que dans chaque acte qu’ils vont poser, qu’on sente ce changement de comportement de façon positive. Donc, nous nous attendons un changement de comportement », a déclaré madame Kaba Maferin Camara, responsable de communication du projet SWEED.
Cette formation est pilotée par trois départements sectoriels que sont : le ministère de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, le ministère de la jeunesse et celui de l’enseignement pré-universitaire.
Monsieur Cécé Honomou en est le formateur : « Les acteurs majeurs des violences basées sur le genre ce sont les hommes. Dans le passé, on s’est beaucoup plus focaliser sur les questions de lois et sur les questions de renforcer les capacités des jeunes filles et femmes à mieux lutter contre les violences basées sur le genre. Mais, on constate que ce phénomène continue toujours à perdurer dans la société. Maintenant il est question de renforcer les capacités des jeunes garçons à adopter un certain nombre de comportements positifs. Lorsqu’une femme veut convaincre un homme, l’homme se dit qu’il est plus intelligent que la femme. Donc aujourd’hui, il est question de montrer aux hommes qu’ils ne doivent pas utiliser la violence et qu’ils doivent aussi écouter les femmes. En tant que formateur, c’est d’amener les jeunes garçons à adopter des comportements positifs vis-à-vis de leurs amis de sexe féminin. Il faudrait que nous apprenons à connaître le consentement d’une fille, à être à l’écoute des femmes. La masculinité positive est un concept initié dans le cadre de la lutte contre la violence basée sur le genre. La masculinité c’est l’ensemble des attitudes, des rôles et des comportements qui sont attribués aux hommes. Nous sommes là pour faire comprendre qu’on peut se faire écouter sans utiliser la violence », a-t-il indiqué.
Le préfet de Dabola qui a ouvert cette session de formation n’a pas manqué de conseils pour les élèves bénéficiaires.
« C’est bon de donner une certaine notion à nos enfants qui seront appelés demain à être des pères de familles et des responsables. Il s’agit de changer de comportement envers nos sœurs, envers vos épouses demain. Nous les hommes, nous faisons beaucoup plus recours à la force physique alors que normalement c’est ce qui ne cohabite pas avec la société. Même pour jouer avec une fille, finalement ça se termine par la brutalité. C’est ce que cette formation veut exclure totalement de nos comportements. Je sais qu’au sortir de cette formation, vous serez des fidèles interprètes auprès de vos amis et vous serez des avant-gardes des violences basées sur le genre », a déclaré le Colonel Mohamed Niang.
Le chef de mission Douaré Ciré Fofana a décliné ses attentes à l’issue de cette formation.
« C’est bénéficiaires ce sont des élèves, donc des futurs cadres et des futurs responsables. Demain, ils vont fonder des foyers. Nos attentes, c’est que lorsqu’ils vont se marier, il faut qu’il y ait un comportement saint dans leurs relations. Il faut qu’il y ait des échanges positifs entre eux et leurs conjointes pour éviter, les questions de violences basées sur le genre sous toutes ses formes ».
Financé par la banque mondiale avec l’appui technique de l’UNFPA, le projet SWEED est mis en œuvre par cinq ministères à savoir le ministère du plan et de la coopération internationale qui en est d’ailleurs la tutelle, le ministère de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, le ministère de la jeunesse, le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation et le ministère de la santé.
Thierno Mamadou