Les conclusions de l’évaluation, des partis politiques étaient au menu de l’assemblée hebdomadaire, du MoDel, ce samedi 2 novembre 2024.
Alors que bon nombre d’acteurs politiques se félicitent du travail effectué par le département de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le jeune leader, Aliou Bah, trouve incompréhensible cette attitude de certains, de ses pairs.
Tout au long de cette réunion d’échanges entre militants, sympathisants et responsables du bureau politique, du MoDel, le président a expliqué que l’évaluation d’un parti politique s’effectue pendant un scrutin libre, transparent et inclusif.
« Un parti politique : c’est un organe qui va à une compétition. C’est comme si on demandait à tous ceux qui sont passionnés de football dans ce pays, qu’ils doivent disposer d’un papier pour courir chaque matin devant leurs maisons. On doit laisser libre cours aux partis politiques d’exister, et d’aller à la compétition. Ce sont les électeurs qui évaluent un parti politique, ce n’est pas l’administration, qui a l’obligation d’évaluer. Les partis ne se réduisent pas par une procédure administrative, les partis se réduisent par le fait de la compétition. C’est pourquoi, moi, j’ai déploré le fait de voir certains collègues politiques, qui disent que nous sommes satisfaits, nous sommes le premier parti politique en Guinée, nous sommes le plus implanté. Ça, c’est l’urne qui détermine ça. On ne vous donne pas un certificat d’implantation. Ça n’existe pas ! On ne vous donne pas un papier pour vous dire que vous êtes premier. D’ailleurs, le mot évaluation est prétentieux, ce n’est pas de ça qu’il s’agit. Lorsqu’on dit qu’on veut assainir l’espace politique, la meilleure façon, c’est d’organiser des élections. Lorsqu’il y a des élections transparentes, au fur et à mesure, les partis s’absorbent. On ne peut pas vous surprendre avec des initiatives dont vous ne savez ni l’origine ni la destination. », a déclaré en premier lieu, Aliou Bah, avant d’ajouter que ceux qui estiment, que dans certains pays il n’existe que deux partis politiques, se sont largement trompés.
« J’en ai même entendu certains, je ne sais pas si c’est par le fait de ne pas avoir assez d’informations ou le fait d’avoir l’envie de manipuler, qui disent qu’on va faire comme tel pays où on a que deux partis. Il n’y a pas un pays dans ce monde, qui se dit démocratique, qui a inscrit dans ses textes, qu’on ne doit avoir que deux partis. Vous avez des grandes tendances, et ces tendances se constituent au fur et à mesure que l’exercice électoral se fait. Et finalement, plus le pays est dans la culture des élections, plus les grands blocs politiques se constituent. Ainsi, les partis politiques se rangent dans les blocs, pour se définir en tendances idéologiques. On parle de partis de gauche, de droite, républicains ou démocratiques. », a-t-il précisé.
Le leader du parti MoDel dit n’avoir aucun problème à se conformer, mais regrette le fait que le ministère de l’administration soulève des manquements, en ce qui concerne le congrès du parti, alors qu’il n’a que 2 ans d’existence légale.
« Les reproches qu’on nous fait, on ne peut pas dire qu’ils ne sont pas fondés totalement. Il y a des choses qui méritent d’être revues, mais il est dit ici que la périodicité, selon nos statuts d’organisation du congrès, c’est 5 ans, et que le ministère, lui-même, sur la base de notre agrément, admet que le parti n’a été agréé qu’en 2022. Et quelque part, on nous dit que la périodicité d’organisation du congrès n’a pas été respectée. 2022-2024, deux ans d’existence pour une périodicité de 5 ans, c’est comme si on nous reprochait déjà en 2027. », a-t-il fait remarquer.
Aliou Bah rappelle que le pluralisme politique et syndical en Guinée a précédé les autorités de transition.
Pour ce jeune leader, cet héritage doit être coûte que coûte préservé.
Il souhaite donc que le ministère de l’administration du territoire fasse un travail inclusif, en discutant avec l’ensemble des acteurs concernés.
Hadja Kadé Barry