La mission des Nations-Unies continue de dérouler son programme de rencontres dans la capitale guinéenne. Arrivée à Conakry le 4 novembre dernier, l’objectif de ces experts onusiens est d’analyser les besoins électoraux du pays. Ce, en réponse à une demande du gouvernement guinéen, désireux d’obtenir un soutien dans le cadre du processus électoral.
Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu sur le terrain. Jeudi dernier, le président la Haute Autorité de la Communication a reçu la mission a son siège au centre-ville de Kaloum. Les deux parties ont échangé autour des domaines dans lesquels un appui des Nations-Unies pourrait être accordé, ainsi que les modalités y afférentes.
En terme de besoins, le Président de la HAC a sollicité le renforcement des capacités des journalistes à travers une analyse de la pratique actuelle de la profession, l’assistance dans le cadre des voyages d’études des Commissaires de l’Institution dans la sous-région pour acquérir des expériences d’autres instances de régulations et le renforcement des capacités du centre de monitoring de la HAC et de son personnel.
Au lendemain de la rencontre avec la HAC, les émissaires des Nations-Unies ont commencé à recevoir et à écouter les acteurs politiques. Les forces vives en premier. Chacun des représentants de l’ANAD, du FNDC et du RPG arc-en-ciel a dévoilé ses préoccupations. Et globalement, les structures membres des forces vives aspirent à un climat de paix pour que la transition s’achève dans les meilleures conditions. C’est du moins ce que rapporte à la presse l’un des membres de l’ANAD.
« Nous avons abordé de manière générale les défis rencontrés sur le terrain. Il est crucial de reconnaître que ce processus électoral ne concerne pas uniquement une partie. Nous avons souligné les obstacles auxquels les formations politiques font effectivement face. Il est essentiel de reconnaître ces réalités. Nous avons indiqué à la délégation l’importance d’un climat de paix et de confiance pour permettre une intervention efficace », a indiqué Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou.
A la suite des parties membres des Forces Vives, ceux qui ont participé aux dialogues ont été aussi reçus. Certains d’entre eux comme le PEDN ont affirmé que l’urgence est ailleurs, loin du processus électoral. D’autant plus que la nouvelle constitution tarde à voir le jour.
« On ne demande l’appui du processus électoral que lorsque ce processus est engagé. Pour l’instant, nous n’avons pas de constitution, on n’a pas de code électoral, le processus est déroulé sans la participation des acteurs clés de la compétition. Ce qu’il faut régler, c’est cette crise politique qui est là. Nous avons donné notre point de vue sur ce qui s’est passé. J’espère qu’ils vont continuer la consultation », a déclaré pour sa part Mohamed Cissé, responsable de la communication de ce parti dirigé par l’ancien premier ministre Lansana Kouyaté.
Ce qui transparaît dans les différents discours des politiques, c’est l’unanimité sur la nécessité d’aller au dialogue mais avec assurance. La visite de cette mission des Nations Unies en Guinée pourrait-elle aboutir à ce dialogue comme le souhaitent les acteurs politiques ? L’avenir nous en édifiera. La mission devrait se poursuivre jusqu’au 15 novembre 2024. Au terme des travaux, un rapport devra être rédigé et remis au Secrétaire général des Nations Unies.
Ce document contiendra des recommandations sur une éventuelle assistance de l’ONU dans le cadre du processus électoral en Guinée, précisant les types de soutien envisageables et les modalités possibles de mise en œuvre. Ce qui devrait aboutir sans doute l’organisation d’élections inclusives et transparentes sous la coordination des Nations-Unies.
Sékou Diatéya