Engagé en Politique, le leader du Mouvement Pour le Progrès (MPP) a passé au crible la crise guinéenne vieille de plusieurs années. Dans un rapport d’une dizaine de pages, Docteur par Dr Fodé Cissé, expose sa vision sur le parcours tumultueux de son pays depuis l’indépendance, avant de proposer quelques pistes de solutions de sortie de crise. C’était ce samedi lors d’une conférence de presse à son siège sis à Sangoyah.
D’entrée, Dr Fodé Cissé a remis en cause le chemin emprunté par les Guinéens depuis là. Selon lui, le pays a été mis dans une cadence infernale.
« On ne peut pas continuer avec cette lancée. Parce que tout simplement, il y a trop de division communautaire et trop et haine dans nos sociétés. C’est les types de crises qu’on appelle une crise organique. Depuis l’indépendance jusqu’à maintenant, l’histoire politique de la Guinée a été faite de pages sombres. Et ce sont ces pages sombres-là, qui ont divisé les familles, les communautés, opposé les communautés les unes des autres. Aujourd’hui, force est de reconnaître que les gens ont fait de ça un repli identitaire, un mode de pensée, un mode d’action qui est le communautarisme qui est une menace pour la République », a-t-il entamé.
Ce repli identitaire sur soi qui a fini par affecté le système politique mais aussi la gestion du pouvoir, à l’en croire, engendre aujourd’hui le non-respect de la loi.
« Les lois sont violées dans une combine communautaire sous prétexte de laisser un Président achever son mandat. On a entendu tout ici. C’est le communautarisme qui est à la base. Est-ce qu’on va continuer à subir ces mêmes combines communautaires pour continuer à violer les lois de la justice ? Nous nous disons non. La crise est à ce niveau », a-t-il indexé.
La détérioration de la confiance entre l’armée et la population, à travers les abus et les répressions sanglantes dont cette dernière est victime au quotidien a aussi été pointé par le patron du MPP.
L’exploration d’un nouveau chemin
L’ancien directeur général de la caisse nationale de prévoyance sociale des agents de l’État, postule en faveur d’un changement de paradigme. Il s’appuie sur le fait que la société guinéenne soit en pleine mutation.
« Elle est faite de nouvelles générations qui sont conscientes et qui sont issues des brassages des communautés. Ces générations ont un désir profond et chacun de nous veut aujourd’hui que son pays se développe. Si c’est notre passé qui nous divise, pourquoi ne pas l’aborder ? C’est la deuxième raison de la création du MPP. Il faut aborder le passer avec responsabilité. Parce que la grandeur d’un pays passe par là. On veut aller vers un nouveau monde. Nous voulons incarner cette nouvelle voie. Nous ne sommes pas un mouvement politique mais on veut fonctionner comme une dynamique. Nous voulons rassembler les guinéens autour des projets, des projets qui ont un sens. Et voilà ce projet qu’on vous présente aujourd’hui », a-t-il poursuivi dans son exposé.
Les valeurs et recommandations du MPP
« Nous avons cinq (5) valeurs qui encadrent notre projet. La première, c’est la foi. La foi cultive la fraternité, l’empathie et la solidarité entre les hommes. La deuxième, c’est l’éthique et la morale. L’éthique permet de distinguer le bien du mal. Où est passée la morale chez nous ? Il faut que chaque guinéen s’interroge parce que le cynisme a pris le dessus sur la morale. La troisième, c’est la science. Elle permet de distinguer le faux du vrai. Alors que notre société a tendance à abandonner la science. Si les compétences ne sont pas valorisées, ça fait aussi que personne ne s’enthousiasme aujourd’hui pour aller se former. L’élite guinéenne est à questionner. Nous on veut valoriser la science. La quatrième chose, c’est le travail qui encadre l’économie et qui permet de distinguer l’utile à l’inutile. La dernière valeur que c’est l’art et la culture. Ce sont des valeurs qui déterminent notre identité dans la musique, la danse, le théâtre. On a une crise identitaire en Guinée. Nous voulons mettre en valeur les cultures de nos quatre régions naturelles »
Le regard du MPP sur la conduite de la région
« Notre regard sur la conduite de la transition est très clair. Nous sommes dans une période où la transition est tiraillée entre un monde qu’on a contesté (… ) Ce qui est important aujourd’hui, malgré les efforts de réformes qui ont été faites, ce qui est important de signaler, c’est qu’il y a deux groupes d’acteurs et de pratiques. Certains veulent qu’on aillent vers le nouveau monde qu’on nous a promis, fait de respect, de cohésion nationale, de respect de la loi, d’Etat responsable, un Etat qui n’est pas un instrument de propagande politique, ainsi de suite. Pendant ce temps, il y a des acteurs qui veulent nous tirer vers le derrière, qui veulent nous ramener à l’ancien schéma. Voilà notre regard sur la transition. Le MPP se situe à quel niveau ? Nous nous situons au niveau des acteurs qui veulent aller de l’avant, le monde de cohésion, où il n y a pas de haine, où la politique se mène avec une vertu, pas sur la base communautaire, mais sur la base d’un projet. Un monde dans lequel les cadres sont choisis sur la base de leurs compétences », a dévoilé le médecin.
Alhassane Fofana