Dans son plan d’actions qui consiste à assister chaque Guinéen dans le besoin à l’extérieur, le ministre des affaires étrangères Dr Morissanda Kouyaté a accueilli ce jeudi 5 décembre 2024, 147 Guinéens en provenance du Niger.
Ces personnes font partie des Guinéens qui avaient lancé, récemment dans une vidéo, des cris de détresse dans le désert, mangeant même des aliments toxiques. Certains de ces compatriotes se sont retrouvés au Niger en passant par le Mali, l’Algérie et la Tunisie.
« On m’a attrapé en Tunisie et on m’a jeté à la frontière de l’Algérie. De là, on a marché de jour comme de nuit, pour rejoindre le Niger. Mais c’était l’enfer. On n’avait ni à manger, ni d’eau, encore moins des habits à porter. Quand vous êtes à l’extérieur, c’est-à-dire pas encore dans la commande de l’OIM, vous mangez deux fois par jour. Quand c’est dans la main de l’OIM, c’est trois fois. Là-bas, on a laissé des gens, des compatriotes. Il y a toutes les catégories, des enfants, des femmes et même des personnes âgées. On est vraiment soulagé de nous retrouver dans notre pays aujourd’hui. On ne peut savoir si la Guinée est un bon endroit ou pas si vous n’êtes pas sortis de la Guinée. Pour notre part, on le sait maintenant, on l’a su. Il faut sortir pour le savoir. J’ai personnellement souffert pendant trois mois. J’ai été pris et frappé par ces gens là-bas. N’oubliez pas qu’il y a des compatriotes qui sont restés là-bas. On peut estimer le nombre à plus de 500, 600 voir 1000 ou bien plus. Qu’on ne les oublie pas », a expliqué le coordinateur de ce groupe de migrants, à sa descente d’avion.
D’après l’oncle du jeune Abdoulaye Sow, agé de 13 ans seulement, il est sorti avec un individu qui l’aurait conduit en Algérie. Alors au Maroc, il a été alerté par la mère du jeune qui lui a demandé d’aller chercher son enfant.
« C’est ainsi que j’ai pris l’initiative d’aller chercher le petit. Le temps pour moi d’arriver en Algérie, je n’ai pas trouvé le petit. On m’a dit que les policiers les ont pris. De recherche en recherche, j’ai pu mettre main sur le petit », a-t-il dit.
S’adressant à ces migrants, le ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Guinéens établis à l’étranger, Dr Morissanda Kouyaté leur a demandé d’être « reconnaissants vis-à-vis de leur pays, vis-à-vis du Président de la République qui a pris ses responsabilités face à cette tragédie ».
« Maintenant que vous êtes ici, n’oubliez pas cela. N’oubliez pas que vous avez été sauvés par la nation. Donc mettez-vous au service de cette nation. Mettez-vous au service de la vision du chef de l’État, puisque cette vision n’est que prospérité pour la Guinée », a-t-il souligné.
Poursuivant, le chef de la diplomatie guinéenne a rassuré ces jeunes que l’Etat ne va pas les abandonner. Il leur a également demandé d’être des ambassadeurs auprès des autres jeunes Guinéens, tout en expliquant l’enfer qui se cache derrière l’immigration clandestine et ce que signifient le désert et la Méditerranée.
« Je vous demande de reprendre votre vie en Guinée. Une vie normale pour le développement de notre pays, pour l’harmonie dans notre pays. Vous êtes des bras valides pour construire le pays. Vous n’êtes pas venus pour vous ajouter aux forces du mal, vous devez le savoir », a-t-il conclu.
MohamedNana BANGOURA