A l’assemblée générale du parti UFR, plusieurs sujets étaient inscrits à l’ordre du jour. Parmi les sujets brossés figure le déploiement des blindés des services de défense et de sécurité sur les axes routiers, ces derniers temps, dans le grand Conakry, notamment. Les responsables politiques du parti dirigé par l’ex PM Sidya Touré présument une tentative d’intimidation du peuple, vent debout contre toute tentative de confiscation du pouvoir par le CNRD. Mouctar Kalissa, responsable de la jeunesse du parti, soupçonne une manœuvre tendant à instaurer l’état de siège, à quelques jours de la fin de la transition.
« Aujourd’hui, nous avons vu comment les blindés sont en train de circuler dans les rues de Conakry et à l’intérieur du pays. Est-ce que d’ici le 28 décembre, Conakry ne sera pas envahi par les militaires pour empêcher les regroupements ? Et suite à cela, est-ce qu’ils ne vont pas certainement imposer l’état de siège du 28 décembre au 16 janvier voire plus, parce que la date butoir est déjà là. Ça pointe à l’horizon », a-t-il déclaré, en marge de l’assemblée générale hebdomadaire du parti.
Selon Kalissa, la circulation de ces véhicules, parfois, surmontés de canon, a fini par générer la psychose chez les adolescents.
« Les enfants sont troublés par ces armes de guerre, les chars, les blindés, les armes de guerre qui sont en train de sillonner Conakry (…) D’ailleurs, ces armes-là circulent contre qui ? Paraît-il, qu’ils ont investi 10 millions de dollars pour l’achat des armements pendant que le peuple a faim. Il fallait profiter, investir dans l’agriculture pour l’autosuffisance alimentaire », a-t-il estimé.
Ce jeune leader de la formation politique de l’UFR, invite le locataire du palais Mohammed V au respect de ses engagements au lendemain de l’éviction du professeur Alpha Condé du pouvoir, pour éviter à la Guinée une éventuelle crise.
« Si le Général Mamadi Doumbouya ne respecte pas son engagement, le peuple de Guinée va se faire entendre par des manifestations et personne ne pourra nous interdire cela. Ça, c’est indéniable. Parce que 3 ans de transition, ça c’est presqu’un mandat. Et la transition n’est pas un développement. C’est ce qui a fait le départ de l’ancien premier ministre Mohamed Béavogui. Parce que celui-ci disait que ce n’est pas un gouvernement de développement, mais plutôt un gouvernement de transition qui est là pour organiser des élections et puis se retirer. Mais on les voit aujourd’hui parler par-ci et par là. Et cela ne rime absolument à rien. Nous leur (les militaires ndlr) disons de se préparer pour rentrer dans les casernes et assurer la sécurité de cette paisible population. S’ils sont là, c’est pour protéger, préserver la sécurité de la paisible population », a prévenu Mouctar Kalissa devant les militants du parti.
Alhassane Fofana