Le dossier de Dr Ibrahima Kassory Fofana a été évoqué ce mercredi 04 décembre 2024 devant la chambre de jugement à la Cour des Infractions Économiques et Financières. Il a été question des conclusions de la contre-expertise médicale.
Le 25 novembre dernier, la Cour avait ordonné une contre-expertise sur l’état de santé de l’ex-premier ministre. Ses avocats avaient toujours soutenu que leur client était gravement malade et ne recevait pas les soins appropriés à la clinique Pasteur où il est alité.
Le juge, après avoir appelé le dossier, a informé que le rapport de la contre-expertise faite par les soins de l’administration de l’hôpital Donka est disponible. Yaghouba Conté n’a pas lu le contenu dudit rapport. Il a préféré dispatcher les copies entre les parties avant de demander les réactions de celles-ci. Les avocats de la défense du prévenu ont réagi en premier. Ils ont informé que le rapport de contre-expertise n’a fait que confirmer les précédents faits par la clinique Pasteur sur la gravité des pathologies dont souffre leur client.
Puisqu’à leurs yeux, la maladie de Dr Kassory est certifiée désormais par les médecins qui ont été commis à cette contre-expertise, Me Sidiki Bérété et Me Dinah Sampil ont demandé à la Cour de bien vouloir ordonner son évacuation dans un centre spécialisé pour lui permettre de recevoir des soins adéquats au risque de le voir mourir. Après les avocats de la défense, le ministère public a fait ses observations. Il a fait remarquer que dans le rapport de contre-expertise au niveau des recommandations, il n’est écrit nulle part que Kassory doit être évacué.
Selon Amiata Kaba, un des substituts du procureur spécial, les médecins qui ont fait la contre-expertise ont parlé d’une investigation complémentaire dans un centre spécialisé sans indiquer ce centre. Peut-on trouver ce centre spécialisé en Guinée ou pas ?, s’est-il interrogé. Il a terminé en sollicitant le rejet de la demande d’évacuation de l’ex-premier ministre. Les avocats de l’État ont fait les mêmes observations. Ils se sont donc alignés sur l’avis du ministère public en s’opposant catégoriquement à la demande d’évacuation.
Après une courte suspension de l’audience, la Cour a constaté que le rapport de contre-expertise n’a pas pris en compte l’entièreté de ses préoccupations. C’est pourquoi elle a ordonné la comparution des médecins, Dr Denis Bernard Raich, professeur agrégé, Dr Lansana Fodé Camara et Dr Mamadou Sarifou Diallo à l’effet d’éclairer la Cour sur les termes des recommandations indiquées dans leur rapport. Le juge a ensuite renvoyé l’affaire au lundi 9 décembre 2024.
Sékou Diatéya