En détention provisoire depuis plus de 30 mois pour des faits de détournement de deniers publics et d’enrichissement illicite, Dr Ibrahima Kourouma, ancien ministre de l’éducation d’Alpha Condé comparait, pour la première fois, ce mercredi 15 janvier 2025, devant la Cour de répression des infractions économiques et financière (CRIEF). À peine l’audience ouverte, le représentant de l’Agent judiciaire de l’Etat a sollicité un renvoi à huitaine, prétextant n’avoir pas tous les éléments pour évoquer le dossier.
Si on doit accorder le renvoi sollicité par les poursuivants, la défense de Dr Ibrahima Kourouma demande, pour sa part, que l’ancien ministre d’Alpha Condé soit mis en liberté jusqu’à sa prochaine comparution. Pour ces avocats, cette demande est un droit pour le provenu car, le mandat qui l’a envoyé à la Maison centrale n’a pas été renouvelé : « Il est donc caduque », ont-ils dit.
En plus de la caducité du mandat de dépôt de l’ancien ministre, ses avocats dénoncent le fait qu’il soit « le seul prévenu dans cette affaire, maintenu depuis 33 mois » et son coaccusé en liberté. Pire, ont-ils insisté tour à tour, Dr Kourouma « n’a jamais travaillé » avec le DAF, Mohamed 5 Sankhon avec lequel il est poursuivi par devant cette juridiction.
« C’est donc pour équilibrer la balance que nous demandons la mise en liberté de Dr Ibrahima Kourouma. En faisant cela, Monsieur le juge, aurez réparé le tort qu’il subit depuis 33 mois et de mieux préparer sa défense comme les autres prévenus », a dit Me Samory.
La partie civile ne s’est pas opposée à cette demande de la défense. Mais s’il doit être en liberté, Me Pépé Antoine Lama et ses collègues demandent à l’ancien ministre de consigner au greffe de la CRIEF, une caution de 500 milliards puisqu’il lui est reproché d’avoir détourner plus de 600 milliards GNF et 12 millions de dollars.
Sur siège, la Cour a rejeté la demande de mise en liberté des avocats de la défense. Yakhouba Conté a, ensuite renvoyé l’affaire au 22 janvier 2025.
Pour rappel, il est reproché à Dr Ibrahima Kourouma et à son coaccusé Mohamed 5 Sankhon (non détenu), des faits de détournement de deniers publics portant sur un montant de 600 milliards 520 millions et quelques et 12 millions de dollars.
MohamedNana BANGOURA