Dans la soirée du jeudi 20 février 2025, l’ambassadeur du Japon en Guinée Monsieur KATO Ryuichi, a offert à la Cité ministérielle, une réception en prélude à la célébration du 65 ème anniversaire de Sa Majesté Empereur de ce pays insulaire de l’Asie de l’Est.
Cette cérémonie a connu la présence des autorités guinéennes, et plusieurs diplomates accrédités en Guinée.
Dans son discours, Monsieur KATO Ryuichi, a salué les bonnes relations d’amitié et de coopération entre les deux pays tout en réitérant l’engagement de son pays pour poursuivre son accompagnement de la Guinée dans cette voie, qui se fera par le dialogue et l’acceptation de tous dans un processus qui engage le pays tout entier, pour les générations présentes et à venir.
Plus loin, il fait savoir que le Japon reste un partenaire clé qui contribué considérablement à l’amélioration des conditions de vie des populations.
Ci-dessous discours :
« C’est une très grande joie pour moi de vous accueillir ce soir à l’occasion de la Fête nationale japonaise. Cette fête marque l’anniversaire de Sa Majesté Naruhito, qui est le 127ème Empereur du Japon. Sa Majesté est le symbole de l’Etat et de l’unité du peuple japonais. En cette septième année de l’ère Reiwa, l’Empereur fêtera ses 65 ans le 23 février.
Deux années se sont écoulées depuis mon arrivée en Guinée, fin 2022, et c’est la troisième fois que j’ai l’honneur d’ouvrir les portes de la Résidence du Japon pour notre Fête nationale. Je suis donc très heureux de vous retrouver ce soir.
Permettez-moi tout d’abord de vous confier que l’année 2025 sera une grande année pour le Japon. En effet, du 13 avril au mois d’octobre prochain, le Japon accueillera l’Exposition Universelle, appelée Expo 2025 Osaka-Kansal, avec pour invités des pays du monde entier. Nous aurons le plaisir de présenter au monde les riches produits agricoles de la Guinée, tels que le fonio, le cacao et le café, de même que la culture musicale comme le djembé, avec l’appui et la participation de l’AGUIPEX et de l’APIP.
Le djembé est un trait d’union a priori inattendu entre nos deux pays, qui ont notamment en commun les percussions. En effet, vous connaissez peut-être le joueur de djembé de renommée mondiale feu Mamady Keita qui s’est rendu sur l’île de Mishima pour la première fois en 1994, dans la préfecture de Kagoshima, au Japon, et par la suite, a popularisé le djembé dans ce village. Depuis 30 ans, le village de Mishima est un pont entre la Guinée et le Japon grâce à la musique inspirante des percussions. La journée nationale guinéenne à l’Expo aura lieu le 10 juin. Des enfants et des artistes du village de Mishima y joueront du djembé guinéen afin de montrer la force des liens entre nos deux pays, et l’héritage de cette amitié entre Mishima et feu Mamady Keïta.
J’ai personnellement tenu à poursuivre le renforcement de ce pont. En mai de l’année dernière, j’ai visité le village de Balandougou, près de la ville de Siguiri, d’où feu Mamady Keita était originaire, pour lui rendre hommage, et au début de ce mois, lorsque j’étais au Japon, J’ai pu rencontrer et mener des discussions avec le maire du village de Mishima et les représentants du village. Aujourd’hui, deux visiteurs du village de Mishima, Monsieur Tokui qui est maître de djembé, et Monsieur Kominato, sont d’ailleurs présents parmi nous.
Le village de Mishima est très particulier. Comme vous le savez, le Japon est un pays dont le taux de natalité est en baisse et la population vieillissante, mais le village de Mishima compte beaucoup d’enfants, comme s’il était en Guinée. Cela s’explique par le fait que le village de Mishima, qui est éloigné de l’île principale du Japon, dispose d’un système appelé « Island Study Abroad», qui permet aux enfants de la ville d’être pris en charge pendant un an afin qu’ils vivent des expériences variées.
J’aimerais donc profiter de cette occasion pour partager avec vous mon point de vue sur l’importance de « faire briller les jeunes ».
Ces deux visites à Balandougou et à Mishima m’ont fait comprendre que ce qui est le plus important dans une communauté prometteuse, c’est de « former les enfants qui seront les créateurs de l’avenir et leur donner des rêves à poursuivre » avec une perspective à long terme au lieu de subir une situation qui les oblige à rechercher des profits de court terme.
Pour réaliser de telles société, des initiatives devraient être prises par la politique pour créer un pays optimiste, encourageant et plein d’espoir, dans lequel les jeunes peuvent aspirer à un avenir meilleur et poursuivre leurs vies avec confiance. Je suis convaincu de l’effet bénéfique d’une telle démarche, et je souhaite que le Gouvernement Guinéen considère les jeunes comme un atout et qu’il va développer un pays plus propice à la jeunesse.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Nous souhaitons également nous concentrer sur le « soutien à la jeunesse » en Guinée, comme je l’ai esquissé plus tôt. Nous développons donc actuellement des idées, et aimerions travailler avec le FONIJ, Fonds National d’Insertion des Jeunes, qui soutient les jeunes entrepreneurs en Guinée, pour promouvoir l’esprit d’entreprise. En Guinée, je suis convaincu que l’encouragement de l’esprit d’entreprise chez les jeunes sera un catalyseur de la croissance économique.
En novembre dernier, dans le cadre d’une initiative de la JICA, nous avons invité le professeur Takahashi, de l’Université de Kyoto, à donner une conférence aux étudiants de l’Université de Sonfonia. Le professeur, s’appuyant sur l’exemple de la modernisation du Japon, a estimé que la clé du développement réside dans la force sous-jacente du secteur artisanal, qui donne les bases d’une culture conduisant à l’ingénierie et à l’industrie. La Guinée dispose de ce potentiel dans ses ateliers d’artisans, où de nombreux jeunes se forment et exercent leurs talents, qui ont besoin d’être soutenus vigoureusement pour développer un secteur manufacturier. Je veux donc soutenir l’esprit d’entreprise de la jeunesse guinéenne, qui permet de créer des emplois et conduire à une croissance économique équitable. C’est aussi le sens des formations que le Japon met chaque année à disposition, qui leur permettent de parfaire leurs connaissances.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
L’importance de la culture mérite également d’être soulignée dans l’ensemble de notre coopération. En effet, à ma grande joie, les mangas et animés japonais sont très appréciés en Guinée, et chaque année, au début du mois de février, l’association Artnime, animée par de vrais passionnés, organise un festival Otaku à Conakry. Le grand nombre de participants nous a fait sentir que la culture japonaise est très appréciée en Guinée. Nous remercions les organisateurs et tous ceux qui contribuent à renforcer les liens entre nos deux pays par l’intermédiaire de la culture. Aujourd’hui, le Responsable de ce festival, Monsieur Facely MARA est présent parmi nous. Merci à nouveau pour votre leadership et votre dynamisme. La culture populaire est un langage commun entre les jeunes du Japon et du reste du monde. Je crois que la compréhension culturelle et les idées communes se forment entre les peuples du Japon et de l’Afrique par le biais de cette culture. En plus, comme dans One Piece ou Naruto, les Personnages croient en leurs amis et travaillent ensemble pour surmonter les épreuves, ce qui permet aux enfants d’apprendre à s’unir, à s’entraider et à se respecter de manière naturelle. Dans ce sens, les mangas et les animés aideront également à développer leur esprit.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Ce panorama de la coopération guinéo-japonaise n’est pas exhaustif. Ainsi, le Japon soutient particulièrement les efforts de renforcement de la gouvernance, La gouvernance est un instrument pour garantir au pays et à la société des institutions qui inspirent la confiance dans le présent et dans l’avenir. Et une gouvernance harmonieuse fournit un socle pour que, notamment, les jeunes puissent s’épanouir et développer pleinement leurs talents et leurs aspirations. Dans ce processus si important, il convient également d’accorder toute leur place aux Droits de l’Homme, à l’Etat de Droit et à la démocratie. Le Japon appuie d’ailleurs cette démarche au travers du PNUD, avec un appui à la structuration des services électoraux et à la rédaction de lois organiques par le Conseil National de la Transition, qui formeront les institutions de l’Etat en cours de reconstruction.
L’année 2025 sera donc essentielle pour la Guinée: construire son avenir économique et social et construire son avenir démocratique et civique par le déroulement harmonieux et juste des référendum et scrutins qui viendront parachever la Transition ouverte depuis 2022. Le Japon souhaite poursuivre son accompagnement de la Guinée dans cette voie, qui se fera par le dialogue et l’acceptation de tous dans un processus qui engage le pays tout entier, pour les générations présentes et à venir.
Excellences, Mesdames et Messieurs,
Pour conclure, je voudrais formuler des vœux de bonne santé et de longévité à Sa Majesté l’Empereur. Je souhaite également que les relations d’amitié et de coopération entre le Japon et la Guinée continuent de se fortifier, notamment au travers de cette fête. Et, pour réhausser cette célébration, je voudrais vous inviter à goûter aux plats japonais et au saké que nous vous offrons. La diplomatie, c’est aussi de la gastronomie.
Vive l’amitié guinéo-japonaise,
Je vous remercie de votre attention et vous souhaite une excellente soirée.
Abdoulaye Youla, Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, a salué les réalisations du Japon en Guinée. » La construction de forages et de stations d’eau potable, d’écoles et de centres de santé, de l’amélioration des ports artisanaux et la construction d’infrastructures de franchissement, comme les ponts de Kaka et de la Soumba… « Aujourd’hui, le Japon reste un partenaire clé qui contribué considérablement à l’amélioration des conditions de vie des populations guinéennes. En plus, la Guinée doit participer à l’Expo2025 Osaka-Kansai qui mettre en valeur son fonio notamment ».
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