De nos jours, les maladies cardiovasculaires sont devenues un problème de santé publique majeur à travers le monde et la Guinée n’échappe pas à cette réalité.
Selon les statistiques nationales, leur prévalence a fortement augmenté, passant de 2,7 % en 1998 à environ 20 % aujourd’hui. Pour mieux comprendre cette progression alarmante, nous avons interrogé Docteur Abdoulaye Kaba, cardiologue, qui exerce depuis plus de 15 ans.
Une augmentation inquiétante des maladies cardiovasculaires
« Les maladies cardiovasculaires sont aujourd’hui la première cause de mortalité dans le monde, avec un taux de 31 % des décès. En Guinée, nous constatons une augmentation considérable de ces pathologies. En 1998, elles représentaient environ 2,7 % des consultations hospitalières, en 2016 ce chiffre est monté à 12 %, et aujourd’hui, il tourne autour de 20 % », a-t-il confié d’emblée au micro de Mosaiqueguinee.com, ce jeudi 27 février 2025.
Selon Docteur Abdoulaye Kaba, cette hausse se traduit par plusieurs facteurs, notamment l’évolution des modes de vie et des habitudes alimentaires.
L’hypertension artérielle : un facteur clé
L’hypertension artérielle est un des principaux déclencheurs des maladies cardiovasculaires. Elle peut à la fois être une cause et une conséquence.
« L’hypertension artérielle est un facteur de risque majeur. Elle peut être à l’origine d’AVC, de crises cardiaques et d’autres complications cardiovasculaires graves. Dans 95 % des cas, l’hypertension est dite essentielle, c’est-à-dire sans cause identifiable. Mais, elle peut aussi être d’origine hormonale ou endocrinienne », poursuit-il.
Ce médecin, expert en cardiologie, précise que les facteurs favorisant les maladies cardiovasculaires sont nombreux et variés.
Le mode de vie moderne, souvent marqué par une alimentation déséquilibrée et la sédentarité, favorise donc le développement de ces maladies cardiovasculaires.
« Le manque d’exercice, la consommation excessive du sel, de graisses et de substances nocives comme l’alcool, le tabac et la drogue sont aussi des facteurs non négligeables », souligne le Docteur Abdoulaye Kaba, avant de citer les facteurs qui peuvent se modifier.
« Il y a des facteurs que nous pouvons modifier, comme l’hypertension, le tabagisme, l’obésité, la consommation excessive de sel et de graisses, ainsi que le manque de sport. Par contre, d’autres facteurs comme l’âge et le sexe ne peuvent pas être changés. C’est pourquoi, à partir de 40 ans, il est essentiel de contrôler son alimentation et de pratiquer le sport », précise-t-il.
Une prise en charge coûteuse
En plus de leur impact sur la santé, les traitements des maladies cardiovasculaires représentent une charge financière énorme pour les patients et leurs familles.
« La prise en charge des maladies cardiovasculaires est très coûteuse, surtout dans les pays à faibles revenus comme la Guinée. C’est pourquoi, il est important d’agir en amont par la prévention et le dépistage », prévient Docteur Abdoulaye Kaba.
L’importance du dépistage et du suivi médical
La prévention reste la meilleure arme contre les maladies cardiovasculaires.
Selon Docteur Kaba, il est crucial de faire des consultations précoces en cardiologie. Connaître son profil cardiologique permet d’adopter des mesures adaptées pour éviter des complications graves.
« Plus une maladie est détectée tôt, plus la prise en charge est efficace et moins coûteuse », déclare-t-il.
Les maladies cardiovasculaires sont une menace croissante en Guinée, mais elles ne sont pas une fatalité. Une bonne hygiène de vie, un suivi médical régulier et une sensibilisation accrue peuvent permettre de limiter leur progression, comme le rappelle notre expert :
« La santé est dans nos assiettes. Une alimentation équilibrée, la pratique du sport et l’arrêt de la consommation du tabac et de l’alcool sont des gestes simples qui peuvent sauver des vies », a conseillé Docteur Abdoulaye Kaba.
Hadja Kadé Barry