Dr Ibrahima Kourouma est de nouveau à la barre ce lundi 17 mars devant la chambre de jugement de la CRIEF pour répondre des faits de détournement de deniers publics et d’enrichissement illicite.
Comme on pouvait s’y attendre, le dossier a connu un nouveau rebondissement. En répondant à la décision de la Cour sur l’identification de ses biens, le conservateur foncier révèle que l’ancien ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation dispose de quatre parcelles à N’tapan Baga Sory à Tombolia, d’une cinquième parcelle à Sonfonia centre et d’une sixième à Dabompa sud.
Par rapport à cette réponse du conservateur foncier, le juge a cherché à savoir auprès du prévenu s’il se reconnaît dans la correspondance. Dr Ibrahima Kourouma a répondu par l’affirmative. Cependant à la réponse de l’une des questions de la Cour lors d’une précédente audience, le prévenu a répondu qu’il n’a qu’un seul bien immobilier qu’il est en train d’achever à Lambandji.
Pourquoi reconnaît-il aujourd’hui qu’il dispose de quatre autres titres fonciers ? a demandé Yaghouba Conté. Le prévenu a commencé par rappeler avoir déjà informé la Cour qu’il dispose de deux parcelles à N’tapan grâce à un de ses amis du nom de Julien.
Par la suite, il a reconnu avoir oublié de citer les parcelles de Sonfonia et de Dabompa sur la liste de ses biens. Il est dans une position inconfortable par le fait de son emprisonnement depuis 35 mois, s’est-il excusé avant de solliciter l’indulgence de la Cour.
Ibrahima Kourouma a précisé qu’excepté celle de Sonfonia où il a commencé un soubassement, toutes les autres parcelles sont vides. Une autre question a été posée sur ses comptes bancaires. Il en a deux. Un à VISTAGUI et l’autre à Ecobank. Même s’il n’en a pas accès, le prévenu a affirmé que les soldes des deux comptes ne font pas 100 millions de francs guinéens.
Il a été également question du rapport provisoire qui l’incrimine. Puisque Ibrahima Kourouma rejette ledit rapport parce qu’il n’a pas été associé à son établissement, le juge a voulu lui donner l’occasion de faire ses observations, mais il ne l’a pas voulu. Pour lui, les inspecteurs qui ont travaillé sur le document ont voulu le détruire. Il préfère rester en prison que de prendre la peine de répondre aux inspecteurs, a-t-il opposé.
Au sujet du co-prévenu de Dr Ibrahima Kourouma, le conservateur foncier a révélé que celui-ci et sa famille disposent du titre foncier d’une parcelle à Conakry 1 en plus de sa maison à Entag.
À la barre, Mohamed V Sankhon a répondu qu’il a hérité la maison d’Entag de son défunt père. Quant à la parcelle à Conakry 1, il en a acquis avec son épouse qui, selon lui, est une femme d’affaires. Celle-ci a dépensé 400 millions GNF et lui 125 millions seulement, a-t-il étayé.
Au terme de ces échanges, la Cour a ordonné la clôture des débats avant de donner la parole à l’avocat de la partie civile pour présenter ses plaidoiries.
Sékou Diatéya