L’acte de féminicide commis ce jeudi 20 mars 2025, par un homme dans la préfecture de Kankan, provoque un tollé en Guinée.
La victime, une veuve, a été poignardée à mort par un père de famille, qui a ensuite empêché toute tentative de sauvetage.
Ce drame, d’une violence inouïe, choque profondément l’opinion publique, notamment, Mamady Kaba, président de la Ligue pour les Droits et la Démocratie en Afrique.
« Le féminicide d’une horreur indescriptible, perpétré à Kankan, au cœur du grand marché de dibida, dans le quartier Banankoroda, vient de donner une dimension nouvelle aux violences basées sur le genre en Guinée », a déclaré d’emblée Mamady Kaba, qui estime que plusieurs leçons doivent être tirées de ce drame.
Selon lui :
1. Le meurtrier vient à peine de sortir de prison après avoir tenté de tuer l’une de ses épouses ;
2. Il avait proféré des menaces de mort à l’encontre de cette pauvre veuve, qui avait porté plainte sans aucune action préventive des autorités judiciaires et sécuritaires ;
3. Après avoir poignardé sa victime, le bourreau a utilisé l’arme du crime pour empêcher toute tentative visant à sauver la vie de sa victime au vu et au su des agents de sécurité appelés au secours pour la circonstance ;
4. Les agents des forces de sécurité ont empêché un jeune d’utiliser une arme contre le meurtrier afin de sauver la vie de la pauvre femme ;
5. La population a dû recourir à la lapidation pour désarmer le bourreau et accéder à la dame, qui avait déjà rendu l’âme, conformément au vœu du criminel ;
Face aux circonstances de ce drame, Mamady Kaba dénonce les défaillances des services de sécurité et du système national de justice.
« Par conséquent, il existe la possibilité d’accuser l’Etat de non assistance à personne en danger. Face au risque de pousser les populations à se rendre justice à elles-mêmes du fait de l’incapacité de l’Etat à protéger les femmes contre les violences basées sur le genre, des sanctions administratives sévères, la formation et la modernisation des services de sécurité sont indispensables », a-t-il déclaré avec indignation au micro de mosaiqueguinee.com, ce vendredi 21 mars 2025.
L’activiste insiste sur la nécessité d’organiser des états généraux de la sécurité, de renforcer les capacités du système judiciaire et de doter l’OPROGEM (Office de Protection du Genre, de l’Enfance et des Mœurs) de moyens plus conséquents pour accomplir efficacement ses missions.
« Enfin, le débat sur la peine de mort doit être relancé », a-t-il conclu.
Hadja Kadé Barry