L’intersyndicale l’éducation (FSPE-SLECG-SNE) est apparemment excédée par ce qu’elle a appelé l’inaction du gouvernement en ce qui concerne leur plateforme revendicative déposée, en février 2024. Les quelques rencontres avec le ministre de la fonction publique, tournaient en rond, dans un dialogue de sourds et de dupes. Ce qui provoque l’ire de Pépé Michel.
Dans un entretien avec Mosaiqueguinee.com, dimanche 02 mars 2025, Michel Pépé Balamou figure de proue de cette coalition syndicale a tenu signaler la détermination des enseignants, qui leur demandent de passer à la vitesse supérieure pour faire aboutir leurs différents points de revendications. Ce sont notamment: la révision du statut particulier de l’éducation, la régularisation de la situation administrative des enseignants, le paiement des arriérés de salaire des enseignants locaux et des primes des enseignants contractuels communaux non retenus et la régularisation définitive de leur situation, le déblocage des salaires de certains enseignants, le problème de la gestion de la subvention, les primes de fonctions des chefs d’établissement qui ont le même statut que les chefs de section des Ministères et la carte d’assurance maladie. S’agissant de ce dernier, le secrétaire général du SNE a rappelé que depuis un an et demi les enseignants de Guinée sont victimes de prélèvements de 5% sur leurs salaires indiciaires sans que leurs enfants et femmes ne bénéficient de prise en charge médicale.
« Ils ont mêmes des difficultés à se faire prendre en charge au niveau des structures sanitaires tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays », a-t-il fustigé.
Ce qui est pire et qui choque d’ailleurs les enseignants du Pré-universitaire, et ceux de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, a ajouté Michel Pépé : « C’est le fait que l’enseignement supérieur soit doté d’un statut particulier dans lequel la prime de préparation est fixée à 500.000 GNF, la prime de craie à 500.00GNF, l’indemnité de logement à 1.000.000 GNF, l’indemnité de transport à 1.000.000 GNF »,
Pour lui, ces primes doivent être données à tous les enseignants en situation de classe ou en position administrative.
« Qu’il soit au préscolaire, au primaire, collège, au lycée, dans les écoles techniques et professionnelles voire dans les écoles informelles d’alphabétisation, les universités, instituts, centre de recherche et d’innovations technologiques, tous les enseignants se valent », soutient-il.
« Nous préparons tous des leçons, nous utilisons tous la craie, nous utilisons le transport en commun et nous sommes tous en location. Par conséquent nous avons droit à un partage équitable de ces primes. Ce sont des préalables non négociables. Nous ne demandons pas les primes de grade qui varient de 2.000.000 à 8.000.000 GNF selon les catégories (…) Mais les primes de craie, de préparation, les indemnités de logement et de transport doivent être les mêmes pour tous les enseignants », a-t-il rappelé.
Par conséquent, l’intersyndicale n’exclut pas de passer à la vitesse supérieure pour faire aboutir ses points de revendications : « Si rien n’est fait dans les jours et semaines à venir, nous allons brandir le chiffon rouge de la grève qui est notre arme redoutable et ultime tout en utilisant les moyens légaux pour faire aboutir nos points de revendications inscrits dans notre plate-forme revendicative et notre lettre de rappel. Et si le gouvernement ne fait rien, nous empêcherons la tenue des examens nationaux comme ce fut le cas en juin 2006 pour l’obtention d’un statut particulier digne de nom pour tous les enseignants en situation de classe et en position administrative. Trop c’est trop », a-t-il menacé.
C’est pourquoi il a invité tous les enseignants de Guinée y compris les enseignants contractuels communaux non retenus, en situation de classe ou en position administrative à rester debout unis, vigilants et mobilisés à l’attente d’une consigne de grève de l’intersyndicale de l’éducation. Car lance-t-il: « ceux qui vivent sont ceux qui luttent ! », a lancé le professeur de Philosophie.
Le syndicaliste rappelle par ailleurs, qu’ils ont été de bonne foi en privilégiant le dialogue, pendant un an.
Alhassane Fofana