Le procès en appel de Dr Mohamed Diané s’est poursuivi ce jeudi 20 mars 2025 devant la chambre des appels de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières.
L’ex-ministre de la défense est jugé pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux.
À la suite du juge et de ses assesseurs, du ministère public et des avocats de la partie civile au cours des précédentes audiences, le prévenu a été interrogé par ses conseils.
Me Almamy Samory Traoré, Me Sidiki Bérété et Me Kondiano ont tenté de disculper leur client sur l’angle du détournement.
L’un des points qui a été débattu de long en large est relatif au contrat d’achat de 28 pickups pour les Forces Spéciales portant sur un montant de 11 milliards GNF qui liait à l’époque le ministère de la défense et la société Djoma. À travers un bon de livraison qu’il a versé au dossier par le soin de ses conseils, l’ex-ministre de la défense nationale a précisé que les 28 pick-ups ont été livrés et l’argent a été remis à qui de droit.
Pour étayer ses propos, Dr Diané a aussi parlé du procès-verbal de réception, qui selon lui, est bel et bien signé par l’intendant général, le responsable de la logistique militaire et le chef d’Etat major général des armées d’alors.
« Si les véhicules ont été livrés, l’argent a été payé à qui de droit. Dès lors, on ne peut plus parler de détournement », a-t-il opposé.
Il a aussi été question de la régularité de ce marché. L’exécution du marché a été faite conformément à la réglementation en vigueur, a soutenu le prévenu.
Pour revenir à la charge, l’avocat de la partie civile a révélé que le contrat a été passé à Dioma sur la base d’une entente directe. Djoma a été mis en compétition avec deux autres sociétés dont il ne sait pas souvenu des noms, a répliqué Dr Diané. Me Pépé Antoine Lamah a marqué son opposition. Pour lui, l’ex-ministre de la défense a passé le contrat à l’entité Djoma sans la mettre en compétition avec aux moins deux sociétés.
C’est pourquoi, sur le fondement des dispositions de l’article 52 de la loi sur la corruption, cet avocat de la partie civile a sollicité que les débats s’ouvrent sur l’angle de la corruption en plus des faits de détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux.
Cette position a été défendue par le ministère public avec beaucoup d’insistance. Cependant, elle n’a pas prospéré parce qu’après une courte suspension de l’audience, le juge Daye Mara a rejeté la demande avant de renvoyer l’affaire au 10 avril pour la suite des débats.
Sékou Diatéya