Parlant des propos utilisés par le Ministre Djiba Diakité, 14 km de documents n’est autre qu’un style de communication traditionnellement politique.
À priori il en existe tellement d’exemples que souvent les personnes vicieuses font ressortir la communication de son sens réel.
Et on voit que sur la toile cela a suscité des réactions diverses et parfois disproportionnées. Cette communication s’inscrit dans une tradition rhétorique classique que de nombreux scientifiques, dirigeants politiques utilisent dans le monde pour illustrer l’ampleur, la complexité et la densité documentaire d’un projet stratégique.
Un exemple, des responsables américains tout récemment ont relevé que les archives nationales des USA, si elles étaient déployées couvriraient plus 80 km.
La Première Ministre du Royaume Unis dans le temps affirmait que les règlements agricoles de l’UE formaient une pile plus haute que la taille d’un homme.
Ces figures de style, bien que symboliques, ont pour vocation d’éclairer l’opinion publique sur l’envergure administrative et juridique d’un projet, souvent difficile à appréhender autrement. En ce sens, la référence aux 14 kilomètres de documents ne relève ni de l’exagération ni de l’ironie, mais d’une volonté d’exprimer, en une image concrète, l’extraordinaire complexité et le sérieux de l’architecture contractuelle du projet Simandou.
Au lieu d’être moquée ou mal interprétée, cette métaphore mérite d’être comprise comme un indicateur de la rigueur avec laquelle l’État Guinéen dans ce projet encadre ses engagements miniers, dans une logique de transparence, de responsabilité et de souveraineté économique.
L’usage de la distance ou de la hauteur comme métaphore de la complexité contractuelle, administrative ou juridique est un procédé rhétorique classique et légitime, utilisé aussi bien dans les grandes démocraties que dans des contextes techniques.
Aboubacar Camara
Ministre del’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures