Les résultats du brevet d’études du premier cycle (BEPC) ont été proclamés, samedi, sur l’ensemble du territoire national, par le département en charge de l’éducation nationale.
Un taux de réussite de 35,59% a été enregistré au terme de cet examen.
Pour le secrétaire général du syndicat national de l’éducation (SNE) ces résultats du BEPC sont assez médiocres et suscitent assez de polémiques et d’inquiétudes.
«Ces résultats représentent la façon dont nous travaillons. Une fois de plus, l’école guinéenne vient de demontrer qu’elle n’est pas au mieux de sa forme. Le taux de réussite au BEPC a connu une courbe évolutive en dents de scie : de 21,3 % en 2011 , 40,17% en 2013 , 44,61% e 2014 , 35,75 % en 2015, 53,08% en 2016 , 36,70% en 2017 , 44,11% en 2019 et cette année 35,59% Nos élèves sont des victimes d’un système général d’enseignement et de conditions sociales que nous avons , nous parents d’élèves , enseignants , pouvoirs publics , société civile , partis politiques sommes coupables et ces enfants nous demanderons tôt ou tard des comptes »,a réagi Pepe Michel Balamou.
Et pour lui, les responsabilités de cet échec se situent à plusieurs niveaux, dont entre autres:
1- Les pouvoirs publics : Depuis que les bailleurs de fonds nous ont obligé à atteindre un taux plus élevé en terme de scolarisation afin de bénéficier de leurs aides, nous passons plus de temps à faire de l’alphabétisation ou de l’enseignement sans éducation.
2- La politisation de l’éducation avec des nominations fantaisistes. Les politiciens de tous bords politiques confondus sont toujours les premiers à encourager les élèves à descendre dans les rues , abandonnant ainsi les classes pour défendre des causes que ces enfants là ne comprennent même pas.
3- Les enseignants : Le faible niveau de certains enseignants. Tout le monde n’est pas devenu enseignant par vocation. Il y en a qui sont devenus enseignants par accident ou par nécessité et qui enseignent à défaut du mieux et sont dans le métier en attendant de trouver mieux ailleurs.
4- Les mouvements de grève au cours de l’année scolaire sont aussi pour quelque chose.
5- La pandémie du covid-19 qui pendant 3 mois a mis à la maisons 3 millions d’élèves guinéens .
6- Les effectifs pléthoriques dans les salles de classe et la qualité de nos programmes d’enseignement.
7- La réduction drastique du nombre de correcteurs a beaucoup joué sur le respect du délai de proclamation des résultats deux semaines après la passation de la dernière épreuve de l’examen du BEPC.
8- La responsabilité des parents d’élèves qui ont démissionné dans le suivi de leurs enfants à la maison ignorant que l’école n’est pas à mesure de se substituer à eux.
9- Les élèves sont en majorité sans objectifs ni visions et fascinés par la cybercriminalité et partisans du moindre effort.
10- La société civile ne joue plus son rôle de paravents de plaidoyers auprès des pouvoirs publics en vue de l’émergence d’une école de qualité.
Enfin, il a indiqué, que le SNE fera des recommandations après la proclamation des résultats du baccalauréat unique.
Alhassane Fofana