Parler du soixantième anniversaire de l’indépendance de la Guinée, tel était le thème de l’assemblée générale du Lafidy ce dimanche 30 septembre 2018. Le ministre d’Etat, ministre Secrétaire Général à la Présidence de la République, l’un des panelistes, n’a pas que rappelé le sacrifice des devanciers comme Sékou Touré et Barry Diawandou qui, pour nous offrir l’indépendance, ont réussi à s’affranchir de l’égoïsme et de l’ethnocentrisme. Nabilaye Youssouf Kiridi Bangoura a surtout appelé à faire une distinction entre l’histoire et la mémoire qui n’est que le reflet de ce qui marque chacun dans l’histoire.
« L’histoire, ce sont les faits dans le temps, personne ne peut changer l’histoire. Mais la mémoire, c’est ce que chaque individu retient de son histoire. Si moi je ne retiens de mon histoire que ce qui est mauvais, j’ai une mauvaise mémoire mais l’histoire reste. Si je ne retiens que ce qui a marché, c’est une bonne mémoire, mais l’histoire reste. On a un défaut en Guinée, chacun de nous veut prendre dans l’histoire ce qui l’arrange. L’histoire est totale et globale. Soit tu prends, soit tu laisse », a expliqué Kiridi Bangoura.
Ces déclarations interviennent quelques jours seulement après la présentation à Conakry par RFI et la FIDH d’un ouvrage sur l’histoire politique de la Guinée intitulé « Mémoire collective ». Jamais au cours de la dernière décennie, un ouvrage n’avait suscité autant de polémiques.
C’est pourquoi, poursuit Kiridi Bangoura, il est temps de pardonner, je crois qu’il est venu le temps d’être fier de ce que nous sommes, de ce que nous avons été et surtout de ce que nous serons.
A noter que l’assemblée générale du Lafidy est une initiative de jeunes journalistes et activistes de la société civile visant entre autres à promouvoir l’unité nationale à travers un repas auquel toutes les quatre régions naturelles du pays se reconnaissent.
Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N04)
