Des femmes, épouses d’adeptes de l’écriture ‘’N’ko’’, se souviennent d’une militante du Parti Démocratique de Guinée (PDG), aux premières heures de la lutte pour l’indépendance Guinéenne.
Lors d’une manifestation politique, M’balia Camara, c’est son nom, fut sauvagement poignardée, par un agent, à la solde de l’administration coloniale.
L’acte s’est passé le 09 février 1955 à Tondon, village situé dans la préfecture de Dubréka.
Transportée d’urgence à l’hôpital ‘’Ignace Deen’’ de Conakry, la jeune-dame, âgée de 26 ans, enceinte de surcroit, fait une fausse couche avant de succomber à ses blessures, le 18 février de la même année.
Emu, le régime de ‘’ Ahmed Sékou Touré’’ dédia le 09 février de chaque année, à la mémoire de la défunte mais cette commémoration s’estompera soudain, dès la chute du premier régime.
Ce samedi, 09 février, à la maison des jeunes ‘’Batomba’’, une minute de silence, a été observée à la mémoire de l’illustre disparue.
Plusieurs centaines de femmes et autorités, ont participé à l’évènement organisé par l’association ‘’Réveil des Femmes’’ ou ‘’Moussoloula Kounoun Dès’’ en malinké.
« Nous avons vu dans nos recherches qu’il y avait une journée qui se fêtait en Guinée, en faveur de M’Balia Camara, à chaque 09 février, mais qui ne se fête plus. Nous avons d’abord cherché le pourquoi », a déclaré Saran Camara, la présidente de ladite association.
Pour l’honorable Sékouba Konaté, parrain de la cérémonie, la revalorisation du patrimoine historique est essentielle pour tout développement digne de ce nom.
« Quand les gens ne savent pas leur propre histoire, c’est difficile de les amener à un changement positif. Je suis très ému par cet acte historique posé par ces femmes. Chaque fois qu’on verra des personnes qui s’investissent dans ce domaine là, on viendra à leurs cotés pour les aider », a promis le député uninominal de Kankan.
A la loge des officiels, il y avait également Ibrahima Kalil Keita, le tout nouveau préfet de Faranah.
Dans un discours magistral, il a rappelé, à l’assistance, les causes et les circonstances du crime crapuleux ayant entrainé la mort de M’balia Camara.
Toujours d’après ce témoin oculaire du patrimoine historique guinéen, de telles activités méritent d’être pérennisées.
« Je remercie les femmes qui ont replacé cette date dans son vrai contexte historique. Je souhaite que cet élan puisse continuer et je remercie le président Alpha Condé qui reprend la daba là où Ahmed Sékou Touré l’a laissée », a conclu l’ancien vice-président de la CENI.
De Kankan, Mamadi CISSE pour Mosaiqueguinee.com