En représailles à la prestation de serment de 10 nouveaux avocats devant la cour d’appel de Conakry, contre sa volonté, l’ordre des avocats de Guinée, a pris de fortes décisions aux allures de représailles contre le premier président de la cour d’appel de Conakry.
Visiblement encore sous le choc suite à cet acte qu’ils attribuent à certains magistrats de la Cour d’appel (et non l’ensemble), ces avocats ont qualifié la prestation de serment de ces jeunes avocats d’acte de provocation pure et simple à l’endroit du barreau qui bénéficie, pourtant d’une indépendance totale.
« Ils ont fait prêter serment à des candidats obnubilés par le désir de prêter serment sans se soucier des conséquences qui résulteraient de la violation de la forme de prestation de serment. Cet acte qui a consisté à faire prêter serment à des postulants sans qu’ils ne soient présentés par le bâtonnier, est un acte de provocation. C’est la première fois depuis la promulgation de la loi L014 qu’une institution s’immisce dans le fonctionnement du barreau pour lui imposer des intrus, et rassurez-vous que cette immixtion n’est pas et ne sera pas tolérée », a assuré Me Djibril Kouyaté, président de l’ordre des avocats de Guinée.
Face à cette « provocation », le barreau de Guinée a pris des résolutions suivantes :
- Il est interdit à tous les avocats du barreau de recevoir dans leurs cabinets, en vue du stage, les personnes ayant prétendument prêté serment le 16 septembre dernier ;
- il sera déposé devant le conseil supérieur de la magistrature une plainte contre les magistrats auteurs de ces agissements et éventuellement une action au pénal contre les mêmes personnes pour parjure et ;
- la non-participation des avocats du barreau au audiences de la cour d’appel de Conakry pendant une période de deux semaines et aux audiences du premier président de la cour d’appel Monsieur Mamadou Aliou Dramé pendant une période d’un mois reconductible à compter de ce lundi.
Le barreau a, par ailleurs, rassuré n’avoir aucune mauvaise intention contre les 11 postulants mais sévit plutôt contre le non-respect de la loi en la matière.
MohamedNana Bangoura