Depuis plusieurs années, le taux d’exécution du budget alloué aux différents départements, s’avère trop faible.
Qu’il s’agisse du budget de fonctionnement ou celui de l’investissement, le constat suscite des interrogations, aussi bien sur la procédure de décaissements que sur la capacité d’absorption de ces départements respectifs.
Une immersion faite dans ce service des finances guinéennes, véritable écheveau, démontre que le problème réside plutôt, dans la procédure de décaissements de la manne financière.
Des chefs de départements interrogés par notre rédaction, sous le couvert de l’anonymat, dénoncent tous, la procédure.
Ils estiment que le décaissement est volontairement rendu difficile par les tenanciers de cette bourse, afin de favoriser le payement en leur faveur, des dessous de table.
Tenez-vous bien, au deuxième semestre de cette année, le taux d’exécution du budget est à peine à hauteur de 11%.
« Quand tu as un décaissement à faire dans le cadre de l’exécution de ton budget, c’est la croix et la bannière. Et le plus souvent, tu y laisses une bonne partie. C’est tout simplement regrettable » nous a témoigné un des responsables, qui a été soumis à ce purgatoire.
« C’est une façon d’encourager le deal car, il y en a par contre qui réussissent à décaisser facilement. Ce sont des départements privilégiés ou des départements qui acceptent certainement de négocier… », a renchéri un autre chef de département.
Des députés aussi interrogés sur le sujet, ont la même appréciation. Ils pointent la responsabilité du ministère du budget, notamment celle de la direction nationale du budget.
Par ailleurs, au plus haut sommet, on semble être au parfum de cette situation pour laquelle, ils ne font nullement mystère de leur indignation.
Pour y remédier, on apprend, qu’au compte du budget de l’exercice 2020, des dispositions seraient prises, pour garantir plus transparence dans le décaissement des fonds en faveur des ayant-droits.
Dans sa lettre de cadrage budgétaire, le premier ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana, a exigé des ministres du portefeuille économique, qu’il n’y ait plus 30% d’écart, entre les prescriptions budgétaires et leur niveau d’exécution.
Dossier à suivre !
Lamine Cissé