Depuis lundi, le 14 octobre dernier, la préfecture de Mamou est le théâtre d’une extrême violence, entre jeunes manifestants et des agents de service de maintien de l’ordre.
Au cours de ces récentes manifestations, deux personnes dont un gendarme, ont perdu leur vie à Mamou, et plusieurs dégâts matériels ont été enregistrés.
Le quartier Petel, l’un des plus grands de la commune urbaine, a été le plus chaud pendant ces manifestations.
Dans la journée du mercredi 16 octobre, des jeunes dudit quartier sont massivement sortis, et ont menacé de s’attaquer au tribunal de première instance de Mamou, où se tenait le procès des 40 personnes interpellées, en marge des dernières manifestations.
Une attitude qui a occasionné une descente très musclée des agents de maintien de l’ordre dans ce quartier, avec des conséquences très amères.
Plusieurs citoyens ont été violentés par des gendarmes qui, parfois, proféraient des menaces de mort à leur encontre, d’autres utilisaient même des propos « haineux et ethnographique ».
« Dans la journée du mercredi vers 15 h, alors que je dormais, j’ai été brusquement réveillé par deux gendarmes, qui ont défoncé la porte de ma chambre. Ils m’ont fait sortir, il y avait plus de 15 autres (gendarmes ndlr) dehors. Du coup, j’ai voulu m’enfuir, 4 d’entre eux m’ont pourchassé. Ils m’ont sérieusement tabassé. Un des gendarmes a pris de l’essence et a mis dans ma bouche, dans mes narines, dans mes yeux… Pendant ce temps, les autres me frappaient à coups de matraques. C’est alors je commençais à perdre connaissance, que j’ai entendu quelqu’un d’entre eux dire [laissez-le il est fini]. Quand ils (les gendarmes ndlr) sont partis, mon papa m’a pris pour m’emmener à l’hôpital. Les mêmes gendarmes qui m’ont frappé, ont pris mes téléphones et 35 mille GNF, dans les poches d’un handicapé avec qui je dormais dans la chambre », nous confie Mamadou Oury Barry, étudiant diplômé.
Un autre jeune commerçant qui quittait sa boutique, a subi le même traitement de la part de ceux-là même, qui, pourtant, sont censés le protéger. C’est à peine qu’il est parvenu à nous raconter sa mésaventure.
« J’avais fermé ma boutique vers 15 heures, parce que la pagaille commençait déjà. Alors que je rentrais à la maison, j’ai croisé un gendarme. Du coup, il m’a pris au cou. J’avais des écouteurs, il les a mises dans sa poche. Heureusement pour moi, j’avais jeté mes téléphones à terre. Il a appelé ses amis gendarmes. Ils ont versé de l’essence sur moi, menaçant de me brûler vif. Ils m’ont sérieusement tabassé à l’aide de gourdin et des matraques sur lesquels, ils ont mis des pointes. J’avais 100 mille GNF dans ma poche, qu ils ont pris avant de s’en aller », raconte Abdoulaye Diallo, habitant du quartier Petel.
Ce jeudi, 17 octobre 2019, journée ville morte, à l’appel également du FNDC, aucune manifestation n’a été signalée dans la ville de Mamou, du moins pour le moment.
Alpha Mamoudou Barry, correspondant régional de mosaiqueguinee.com