C’est à l’occasion d’une conférence de presse commune d’Amadou Salif Kébé, président de la CENI et Tiéman Hubert Coulibaly, l’ex-ministre malien des Affaires étrangères, envoyé spécial de la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour observer le processus électoral guinéen, qu’il a été annoncé le report sine die du scrutin législatif proclamé pour le 28 décembre 2019.
Même si aucune date n’a pour l’heure été fixée pour ces élections législatives, reportées, dit-on pour raisons techniques, l’ancien candidat à la présidentielle 2010, devenu allié d’Alpha Condé en 2015, juge cette annonce plus qu’évidente.
Mais ce qui provoque l’ire de l’opposant Mamadou Badiko Bah, c’est plutôt l’intervention de Tiéman Hubert Coulibaly, l’ex-ministre malien des Affaires étrangères, envoyé spécial de la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour acter cette réalité qui crevait les yeux.
Il considère cela comme un manque d’indépendance de l’institution chargée d’organiser les élections en Guinée et c’est, dit-il, « une tragédie, une insulte au peuple de Guinée ».
« Apparemment, il n’y avait que Monsieur Salif kébé qui ne savait pas que ça ne pouvait pas se faire, autre que son patron, le président de la République parce que tout le monde le savait que ça ne pouvait pas se tenir à cette date…Et maintenant le plus grave dans cette affaire, ce n’est pas l’annonce elle-même, c’est le fait que c’est l’organisation internationale de la francophonie qui l’annonce en lieu et place de la fameuse CENI, soit disant indépendante. Et l’OIF, à ce que nous sachions, n’a aucun rôle légal dans le code électoral ou la loi sur la CENI et donc un organisme totalement extérieur qui annonce ça. Et là ça achever de faire chuter les masques à la CENI et au gouvernement guinéen qui pilote la CENI. Donc c’est une preuve supplémentaire que la CENI n’est pas indépendante et c’est une insulte encore au peuple de Guinée. On a déjà vu des ambassadeurs russes qu’il y’aura le 3ème mandat en Guinée et maintenant c’est l’OIF qui vient nous annoncer qu’il n’y aura pas d’élections à la fin de l’année. Il y’a véritablement un problème et la Guinée n’est pas un pays libre et indépendant. On n’est pas maitre de nos destinées c’est une tragédie que ça soit au temps d’un ancien président de la FEANF qui soit un pays comme ça ou tout est dirigé de l’extérieur », considère Badiko Bah.
Mohamed Bangoura