A l’occasion de la journée internationale de lutte contre la corruption, le ministère des investissements et du partenariat public et privé, a animé une conférence de presse.
Cette conférence, qui s’est tenu sous le thème « La corruption et l’environnement des affaires : impact, enjeux et perspectives », a connu la participation de l’ensemble des acteurs impliqués dans la lutte, l’ambassadeur des États-Unis, mais aussi des partenaires techniques, notamment le PNUD.
S’exprimant sur le sujet, le ministre des investissements, a rappelé que selon le FMI, la corruption coûte au moins 2 000 milliards chaque année dans le monde et selon Transparency Internationale en 2018, le continent Africain reste en dernière position en termes de perception de la corruption.
En ce qui concerne la Guinée, la même source indique que le volume des pots de vin avoisine en moyenne 600 milliards de francs Guinéens chaque année.
Ce qui a amené Gabriel Curtis, a organisé une telle rencontre, dans le but de faire en sorte que les textes juridiques et réglementaires soient vulgarisés dans le pays.
« La corruption a un effet extrêmement négatif sur le climat des affaires, sur l’investissement en général. La corruption gangrène le développement économique d’un pays. Il faut savoir qu’en Guinée, il existe un arsenal juridique légal, ainsi que des organismes dont le rôle est de lutter contre la corruption. Mais, ce dont on s’est rendu compte, c’est que la perception de la corruption, bien que s’améliorant, ne reflète pas ce qui existe actuellement. Donc, c’était une manière pour nous de vulgariser tout ce qui existe comme organes et cadre législatif de lutte contre la corruption. Parce que c’est important que le grand public en général, mais aussi le secteur privé sache qu’ils ont des recours, quand ils font face à des faits de corruption », a-t-il souligné.
Dans son allocution, Camara Sayon, chef du bureau de réception des plaintes à l’ANLC, n’a pas manqué de reconnaître l’existence du fléau.
Il a tout de même estimé qu’il faut une synergie d’actions pour enrayer ce phénomène.
« Nous savons que la corruption existe partout en Guinée. C’est pourquoi réellement, le gouvernement Guinéen, a pris des décisions afin de faire en sorte que cette corruption soit enrayée. Nous avons parlé de l’adoption de la loi 041 portant prévention, détection et répression de la corruption. Il y a bien sûr d’autres décrets d’application de cette loi, notamment le décret qui a été signé par le président de la République, concernant l’organisation, le fonctionnement et les différentes attributions de l’ANLC. Nous devons donc, retenir que pour lutter contre la corruption, ce n’est pas seulement l’affaire de l’agence, mais c’est une synergie d’actions entre toutes les structures et départements concernés par ce fléau qui gangrène nos sociétés », a-t-il fait savoir.
Eloi Kouadjo 4, représentant résidant adjoint, chargé des programmes et des opérations du PNUD, a pour sa part indiqué que l’on est jamais satisfait du niveau de lutte contre la corruption.
Il a toutefois souligné, qu’il y a eu des progrès dans le domaine, avant de décliner les quatre axes sur lesquels le PNUD, appuiera son accompagnement.
« Sur cette base, nous avons engagé une approche basée sur quatre axes avec les éléments permettant de faire en sorte que la promotion du leadership (…). Le deuxième élément de notre approche d’accompagnement c’est comment faire en sorte qu’une éducation amène les citoyens Guinéens à être responsables de la lutte contre la corruption. Cela implique une bonne information sur les organes qui existent, les recours qu’ils ont en tant que citoyens pour pouvoir porter leurs voix en termes de réclamation et de revendications. Le troisième élément qui permet de lutter efficacement contre la corruption, c’est de changer cette mentalité, à travers une sensibilisation de masse (…). Et enfin, nous pensons, qu’il faut faire la répression (…) », a-t-il mentionné.
Les faits de corruption étant imprescriptibles, tous les autres intervenants, comme le représentant du ministère de la justice et l’ambassadeur des États-Unis, ont appelé au changement de mentalité.
Faut-il le rappeler, l’adoption de cette date, est le résultat de trois années d’efforts de 129 pays pour agir contre la corruption au niveau mondial.
Organisée pour la première fois en 2008, la journée commémore le lancement à Mérida (Mexique), de la convention des Nations Unies contre la corruption, qui est entrée en vigueur en décembre 2005.
Doura