A travers une conférence de presse qui s’est achevée il y a quelques instants à la maison commune des journalistes à Coléyah, l’opposition guinéenne exige l’invalidation de tous les résultats du scrutin législatif du 28 septembre. Conséquence immédiate, elle a décidé de se retirer de tout le processus des élections législatives.
C’est en réaction à ce que cette opposition n’a eu de cesse de dénoncer depuis la tenue de ces élections, ce qu’elle appelle ‘’l’organisation par le pouvoir et la CENI d’une fraude gigantesque’’, tendant à donner une victoire écrasante au RPG-Arc-en-ciel.
Il y a seulement 24H, cette opposition d’abord, dans une déclaration conjointe, puis à l’issue d’une réunion, avait dit ne pas reconnaître les résultats provisoires partiels des circonscriptions électorales de Fria et de Dubréka, arguant l’existence de contentieux électoraux dans ces deux villes. Dans la foulée, elle décidait de retirer ses observateurs de la commission nationale de centralisation des votes basée à la CENI, sous prétexte que ceux-ci, n’ont pas voix au chapitre.
Avec le retrait de l’opposition de tout le processus, c’est de nouveau du grain à moudre pour le facilitateur international dans la crise guinéenne, Saïd Djinnit et son staff. Le diplomate onusien est déjà à Conakry pour à nouveau tenter d’étouffer cette autre crise qui pointe à l’horizon.
Il faut préciser que l’opposition ne s’est pas contentée de faire une annonce, elle a aussi brandi son éternelle arme de guerre, à savoir, les manifestations de rue. Au cours de ladite conférence de presse, elle a demandé à ses militants de l’intérieur et de l’extérieur de la guinée de se tenir prêts pour reprendre les marches afin d’exiger la vérité des urnes.
Ce qui a le don d’ajouter à une psychose déjà réelle sur le terrain. En effet, sur le visage de nombreux citoyens notamment les commerçants, la peur est perceptible. Tout le monde semble se préparer à des lendemains difficiles.
Mais le pouvoir par la voix du président Alpha Condé en marge des festivités du 02 Octobre à Nzérékoré, a tenu à rassurer les populations en tenant un langage de fermeté à l’égard de tout fauteur de troubles après la proclamation des résultats des élections du samedi 28 septembre. Un bras de fer en perspective ?
La CENI elle continuera ce vendredi à livrer au fur et à mesure des résultats centralisés partiels et provisoires.
Aboubacar Diallo.