Avec 2 669 nouvelles contaminations en l’espace de 24 heures, la progression du nouveau coronavirus en France est au plus haut depuis la fin du confinement. L’agence Santé publique France note toutefois que le nombre de patients hospitalisés continue lui de baisser.
La direction générale de la santé (DGS) sonne l’alarme dans la torpeur du mois d’août. « La situation est préoccupante : l’ensemble des indicateurs continuent leur progression et la transmission du virus Sars-CoV-2 s’accentue », a souligné la DGS dans un bulletin hebdomadaire publié jeudi 13 août.
Principal motif d’inquiétude, le nombre de nouveaux cas confirmés « augmente régulièrement », constate-t-elle. Sur les dernières 24 heures, 2 669 nouveaux cas ont été détectés, note la DGS dans son nouveau bilan quotidien. Et l’augmentation des cas, entre le 3 et le 9 août, « est plus importante chez les 15-44 ans (+46 %) en métropole », d’après son bilan hebdomadaire.
Il faut remonter au 27 avril pour trouver trace d’une augmentation des cas plus sévère sur une journée. Et après les 2 524 cas supplémentaires enregistrés mercredi, la situation se maintient à des niveaux jamais atteints depuis la levée progressive du confinement, le 11 mai dernier.
Moins de cas en Mayenne, mais plus dans la Sarthe voisine
Battant en brèche une idée reçue, la DGS souligne un « nombre de personnes hospitalisées en augmentation depuis trois semaines notamment chez les moins de 40 ans » en France métropolitaine, dans cette note hebdomadaire.
Les taux de cas positifs sont en recul dans certains territoires au centre des inquiétudes en juillet, comme en Guyane, où il est passé à 122 pour 100 000 habitants la semaine dernière contre 155 dans les sept jours précédents. Mais en Guyane et à Mayotte, si l’épidémie est « en régression », elle demeure « toujours à un niveau de vulnérabilité élevée ». Et si les taux de cas positifs diminuent en Mayenne, ils augmentent dans la Sarthe voisine.
Pour ce qui est des hospitalisations en revanche, les statistiques continuent globalement de refluer. La France compte jeudi dans ses hôpitaux 4 864 patients atteints d’une infection Covid-19 contre 4 891 mercredi, soit 27 patients de moins en 24 heures.
En réanimation, le nombre de patients atteints d’une forme grave de la maladie recule aussi, à 374 lits occupés, soit cinq de moins que la veille et un niveau sensiblement équivalent à la situation au 31 juillet (on comptait alors 371 lits occupés dans les services de réanimation des hôpitaux français). La direction générale de la santé note cependant que les nouvelles admissions à l’hôpital (+201 en une journée) et en réanimation (+25) sont en hausse.
Si on jette un regard à la carte de la réanimation, Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France et Grand Est regroupent 69 % des malades concernés. Le bilan des décès s’élève au total à 30 388 personnes en France (soit 17 de plus en 24 heures).
Des gendarmes et Saint-Tropez touchés
Derrière tous ces chiffres, l’actualité rappelle que le virus peut se diffuser un peu partout. Cinquante gendarmes de Tarbes, qui revenaient d’une mission en Polynésie, ont été testés positifs au Covid-19, a-t-on appris jeudi auprès de la préfecture des Hautes-Pyrénées. Un de ces gendarmes a été hospitalisé.
Des cas ont également été rapportés dans un centre de rétention en Seine-et-Marne, mais aussi parmi les employés d’un magasin Fnac à Paris et aux Galeries Lafayette.
Et à Saint-Tropez, après la fête, c’est la gueule de bois. Le café Sénéquier, emblème mondialement connu, a annoncé jeudi fermer pour deux semaines en raison de deux cas de Covid-19 chez ses employés, quelques jours après le rideau baissé par d’autres établissements de Saint-Trop’.
Depuis cette semaine, les sphères médicale et politique se montrent inquiètes. Le Premier ministre Jean Castex, craignant un retour à un système de santé « sous tension », a ainsi sommé mardi les Français de se ressaisir pour éviter une reprise de l’épidémie. Il a également plaidé pour le port du masque malgré la canicule et a demandé aux préfets d’étendre leur obligation dans les espaces publics.
Avec AFP et Reuters