Alors que les partis politiques battent campagne pour le scrutin présidentiel du 18 octobre prochain, le président du parti ARENA préfère lui mettre l’accent sur la sensibilisation contre la violence et contre l’ethnocentrisme pendant cette campagne et même après. Dr Sékou Koureissy Condé assure qu’en lieu et place d’un choix politique, il choisi la paix parce que «l’enjeu principal de cette élection est comment sauver l’unité nationale et comment éviter la fracture sociale». Dans cette interview qu’il a accordée à la rédaction de mosaiqueguinee.com, le chef du parti ARENA revient sur comment il perçoit cette élection et évoque les sujets brulants de l’actualité.
Bonjour Dr Sékou Koureissy Condé?
Bonjour M. Bangoura.
Les guinéens se préparent pour élire leur Président le 18 octobre prochain. Quel est le choix de Dr Sekou Koureissy Condé?
Mon choix pour la paix et l’unité nationale ne date pas d’aujourd’hui, ce choix ne changera pas. L’histoire de cette campagne est singulière et pleine d’émotion et cela mérite qu’on s’y arrête et que l’on réfléchisse profondément sur l’enjeu principal de cette élection. Pour nous ARENA, l’enjeu principal de cette élection est comment sauver l’unité nationale et comment éviter la fracture sociale. Donc en attendant d’aller voter en tant que citoyen, l’ARENA continuera à mener une vaste campagne de sensibilisation contre la violence et contre l’ethnocentrisme pendant cette campagne et même après.
Certains affirment que vous avez choisi de soutenir un 3ème mandat en faveur d’Alpha Condé?
Faux ! Nous n’avons à ce jour finalisé aucune discussion ni signé aucun accord avec aucun candidat.
En plus, la question du soutien ou du non soutien à un troisième mandat ne se pose plus juridiquement et même politiquement car cette élection qui s’organise dans le cadre de la nouvelle constitution, connaît la participation des candidats du FNDC et d’autres candidats venus de la société civile. Cela change complètement la donne. Désormais, la question principale est de faire gagner par les urnes ou faire perdre par les urnes. Pour moi, la poursuite des manifestations pendant cette période électorale réduit les marges du candidat ou des candidats du FNDC.
Alors, je vous renvoie la question: l’ARENA vote pour qui ?
L’ARENA veut montrer une autre façon de faire la politique. Le moment venu, tout le monde doit voter. Dans le parti ARENA, les grandes décisions politiques vont de la base au sommet. Le dilemme du jour est que la plus part des fédérations à la base sont déjà en alliance avec le RPG arc-en ciel. Notre consigne est donc de demander aux unes et aux autres de montrer la différence en préservant la paix et le respect de toutes les opinions même celles des adversaires. La ligne générale du parti recommande de prendre de la hauteur et de continuer à rechercher la modernisation et la normalisation du processus. La CENI et les autres Institutions doivent nous aider dans ce sens. La réalité politique est souvent à géométrie variable, mais il faut avoir le courage de dire exactement comment les choses se présentent dans ton parti. Tout le reste n’est qu’une question de bonne foi ou de mauvaise foi. Encore une fois, au moment venu, j’indiquerai mon vote et tout le sens de mon vote personnel et celui de mon parti. Nous ne sommes pas pressé car pour nous et comme toujours, nous ne voulons pas être dilué dans un camp, car nous sommes déjà un camp.
Récemment le Président de la république a pointé du doigt MM Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo comme ayant mis le pays à terre. Est-ce le même avais de Dr Sékou Koureissy Condé?
Nous sommes en période de campagne électorale. Monsieur Sidya Touré n’étant pas candidat. Il doit être épargné des attaques entre candidats. Ensuite, le langage politique doit être pédagogique et non ethnique. Ce sont là des réclamations auxquelles les candidats Guinéens doivent faire très attention et à tous les niveaux. Nous devons tout faire afin de normaliser les relations humaines et d’apaiser le discours politique. Mon principal soucis dans cette campagne est l’aggravation de la méfiance ethnique.
On va à présent évoquer la question du fichier électoral. Les auditeurs de la CEDEAO ont présenté leur rapport final d’audit du fichier électoral. Les experts ne sont pas sur la même longueur d’onde que l’UFDG, qu’en pensez-vous ?
A mon avis, ce qui est plus important aujourd’hui est de garantir l’indépendance de la commission électorale nationale. Les commissaires de l’opposition et du pouvoir qui sont à la CENI doivent savoir que ce sont pas les experts en la CEDEAO qui vont voter mais plutôt des guinéens et entre guinéens.
Que vous inspire la reprise des manifestations du FNDC?
Je recommande aux uns et aux autres de s’organiser par rapport au vote et non dans les rapports de force dans la rue à travers les manifestations. A mon avis, la poursuite des manifestations pendant cette période électorale réduit les marges du candidat ou des candidats du FNDC.
Merci à vous Docteur Koureissy.
Je vous remercie.
Interview réalisée par Mohamed Bangoura