Il avait été arrêté le 20 octobre, en marge des violences post-électorales, et était incarcéré à la maison centrale de Conakry.
El hadj Ibrahima Sow a trouvé la mort ce lundi dans une clinique à Conakry. Son décès a suscité à la fois de l’émoi et des débats dans la cité.
Si la famille et les proches du défunt lient l’origine de sa mort à ses conditions d’interpellation et d’incarcération, le ministère de la justice parle de diabète.
C’est donc un débat qui relance un autre. Celui sur les conditions de détentions en milieu carcéral à travers le pays. Elles ne sont pas adéquates selon Me Aimé Christophe Labilé Koné.
« Dans notre pays les lieux de détention sont surpeuplées. Vous allez voir des cales où les gens dorment à même le sol. Des prisons dans lesquelles les toilettes ne sont pas adéquates, et tout cela crée des conditions de promiscuité qui puisse favoriser des cas de maladies. Autre volet, c’est l’alimentation des prisonniers. En principe quand on prive quelqu’un de sa liberté, il faut le nourrir. Mais les plats qu’on sert aux prisonniers dans les lieux de détention laissent beaucoup à désirer. Tous ces facteurs réunis peuvent conduire jusqu’au pire quand on parle de cas de décès en milieu carcéral », indique le président de l’ONG Avocats Sans Frontières de Guinée.
Le défenseur des droits humains, défini la prison comme un lieu où on détient une personne qui est en conflit avec la loi. Elle ne doit pas constituer de mouroir, plutôt de rééducation dit-il. L’avocat ajoute qu’un prisonnier a forcément un droit.
« En milieu carcéral la personne détenue doit bénéficier de la visite de ses parents, de son ou ses avocats, en plus en rentrant elle doit être en principe visitée, à la sortie également elle doit être visitée. Ensuite pendant le séjour en prison, si elle se plaint, il doit pouvoir bénéficier des soins médicaux », rappelle Me Aimé Christophe Labilé Koné.
Sékou Diatéya Camara