De nos jours l’immigration clandestine est l’option la plus utilisée par la jeunesse africaine notamment celle guinéenne, pour la quête du bien-être.
Pourtant, ce chemin n’est toujours pas sûr, car de nombreuses conséquences liées à cette mésaventure sont enregistrées du jour au lendemain.
Mamadou Baïlo Bah, un jeune guinéen rapatrié en 2018, en sait mieux sur ce phénomène.
Ce jeune homme d’une vingtaine d’années a décidé de se confier à notre rédaction, à l’occasion de la journée internationale des migrants.
« En 2017, j’ai quitté la Guinée pour le Mali, puis j’ai été en Algérie où j’ai travaillé pendant 3 mois comme ouvrier. Après là-bas, je suis allé en Libye où j’ai fait 6 mois. J’ai rencontré assez de difficultés. Au mali, nous avons croisé des Touaregs entre Gao et Kidal. Nous avons été torturés et dépouillés par ces derniers. Ce n’était pas facile, il fallait se mettre à l’abri parce que nous sommes des migrants clandestins. On avait peur d’être arrêtés. Quelques temps après, nous nous sommes rendus en Libye, où nous sommes restés à attendre. Dans l’attente, il y a un mal entendu qui a éclaté entre les passeurs. Les uns étaient prêts à nous faire traverser, les autres non. Donc, il y a eu des affrontements meurtriers. J’ai vraiment eu la chance de m’en sortir », a-t-il relaté au micro de mosaiqueguinee.com, ce vendredi 18 décembre 2020.
Pour ce jeune migrant, le calvaire venait à peine de commencer.
« Après ça, l’armée libyenne est venue nous interpeller et nous amener dans différentes prisons. J’ai fait 5 prisons, c’était vraiment déplorable. Les gens mouraient là-bas, il n’y avait pas de soins. Finalement l’OIM et le consulat guinéen sont intervenus. Ils sont venus nous recenser dans les prisons. Ensuite, nous avons bénéficié des laissez-passer pour nous rapatrier au pays », a-t-il ajouté.
« Ça n’a pas été facile, parce que j’étais perdu, même si je suis revenu sain et sauf. J’étais en plus stigmatisé », a déploré ce diplômé en informatique.
Dans le but de conscientiser la nouvelle génération, Mamadou Baïlo Bah qui est aujourd’hui en cours de réintégration a pu réaliser un film intitulé « l’immigrant ».
« L’idée est venue au moment où j’étais en prison. Quand je suis rentré au pays, j’ai réalisé un film sur l’immigration grâce à l’appui de l’OIM, pour montrer au monde entier le calvaire lié à l’immigration. J’ai raconté comment le trafic se fait, et tout ce qui s’ensuit », a-t-il expliqué.
Pour mettre fin à ce phénomène, Mamadou Baïlo Bah, demande à l’Etat guinéen de redoubler d’efforts, en vue de créer diverses activités pour la jeunesse.
Ci-dessous, le lien du film :
Hadja Kadé Barry