Le procès du journaliste Habib Marouane Kamara poursuivi par le ministre d’État Sanoussy Bantama Sow pour injure et diffamation, s’est ouvert ce mercredi 10 mars devant le tribunal de première instance de Kaloum.
Au cours de cette première journée audience qui était consacrée sur la forme de la procédure, le plaignant le ministre des sports Sanoussy Bantama Sow) et son conseil ont brillé par leur absence.
Appeler à la barre, Habib Marouane Kamara, devant le président du tribunal, a rejeté en bloc les accusations articulées contre lui.
Au cours des débats, les avocats de la défense ont tout de suite relevé une exception d’inconstitutionnalité. Selon eux, les articles 108 et 110 de loi organique, sur les bases desquelles leur client est poursuivi, portent atteinte à libertés d’expression et à la démocratie dans le pays.
A cet effet, Me Salifou Béavogui et Me Thierno Souleymane ont demandé au tribunal de surseoir à statuer sur ce dossier et de le renvoyer devant la Cour constitutionnelle.
De son côté le ministère public a fait savoir qu’aucune pièce dans les dossiers qu’il a reçus ne justifie que Habib Marouane est journaliste professionnel.
« Je n’ai pas à faire à un journaliste, j’ai à faire à un prévenu » a déclaré le procureur, avant de demander le rejet de l’exception relevée par la défense. Une exception qui, selon lui, est infondée et a pour seul but de retarder le procès, a-t-il déclaré
Dans sa réplique, Me Béa a précisé que la loi sur la liberté de la presse ne tient pas compte de la qualité et peu importe qui peut être poursuivi sur la base de cette loi, si l’infraction est commise par délit de presse.
Au terme des débats entre le ministère public et la partie civile, le juge a décidé suspendre l’audience et de le renvoyer au 29 mars prochain, pour délibération sur l’exception d’inconstitutionnalité relevée par la défense.
Affaire à suivre !
Alhassane Fofana