Il y a quelques semaines, le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Dixinn confiait au collectif des avocats de la défense des détenus politiques qu’il était à la recherche d’un financement pour l’organisation du procès. Depuis lors, rien ne filtre des démarches qu’il a effectuées dans ce sens. A-t-il élaboré un budget ? À combien s’élève et à quoi sert ce budget? Qui doit le prendre en charge ? Aucune information n’est disponible par rapport à ces questions.
Interrogé sur le sujet, Me Mohamed Traoré, un des avocats de la défense, se montrent de plus en plus pessimiste quant à l’ouverture prochaine de ce procès. Selon lui, « il n’est pas certain que ce procès se tienne avant la fin des prochaines vacances judiciaires qui débuteront au mois d’août ». Par ailleurs, il estime qu’en dépit de ce que fait croire le Procureur de la République, « celui-ci n’est pas le véritable maître de l’agenda judiciaire. Tout porte à croire que la date de l’ouverture de ce procès lui sera dictée et qu’il n’a aucune prise sur le déroulement des choses».
Le Collectif des avocats de la défense craint que le procès annoncé ne soit plus une priorité puisque les attentions semblent être focalisées désormais sur les fameuses grâces présidentielles. Or, «un justiciable ne peut être gracié sans avoir été jugé et définitivement condamné», martèlent ces avocats. C’est pourquoi, selon nos informations, ces conseils se démènent comme de beaux diables pour obtenir l’organisation d’un procès.
Dans l’entretien qu’il nous a accordé, Me Mohamed Traoré déplore que la justice soit « toujours influencée par le politique et qu’elle n’arrive pas à être ce qu’elle doit être c’est-à-dire une justice qui refuse d’être assujettie au politique», a-t-il fait remarqué dans cette interview.
Mônêmoundomma