Le ministère de la santé vient d’engager une bataille contre les cliniques clandestines. La décision est favorablement accueillie au sein de la coalition des professionnels de santé.
Dans un entretien accordé à notre rédaction ce lundi 30 août 2021, Dr Abdoulaye Kaba, a longuement expliqué les raisons liées à la prolifération des cliniques clandestines en Guinée.
Pour ce professionnel de santé, le département de tutelle ainsi que les différents ordres de cette profession ont une grande part de responsabilité, dans cette affaire.
« On a accepté l’anarchie s’installer, quand on l’accepte on doit chercher à décanter, parce qu’il y a des cliniques qui se disent être dans les normes, mais qui n’ont aucune commodité d’exercer. C’est-à-dire, elles ont l’agrément et tous les papiers légaux, mais n’ont pas la qualité requise pour exercer. Nous devons sentir que nous sommes dans une extrême urgence, parce que le constat sur le terrain est amer. La réaction du ministère de la santé est bonne, mais elle vient tard, parce que si ce n’est pas le président de la République qui a pris cette initiative, je pense qu’on allait continuer dans l’anarchie totale. Si par exemple l’ordre national des médecins, l’ordre des infirmiers et celui des sages-femmes étaient opérationnels, on pouvait comprendre qui est qui, et qui fait quoi. Ce sont eux qui encadrent l’exercice de la profession, s’ils sont défaillants, on va se retrouver dans ce genre de situation », a-t-il déploré avant d’insister sur la problématique de qualification des agents qui exercent le métier.
« Les médecins qui travaillent dans ces cliniques clandestines ne sont pas qualifiés. Il y a également des cliniques qui n’ont pas de documents légaux, mais qui ont toutes les commodités pour exercer le métier. Que les cliniques soient clandestines ou pas, il faut vérifier les compétences. Le crime le plus grave, c’est d’exercer une profession dont tu n’as pas la compétence », a estimé le président de la coalition nationale des professionnels de santé en Guinée (CONAPROS).
Dr Abdoulaye Kaba invite donc le département de la santé, à associer les organisations de la société civile, les ministères de la Sécurité et de l’Administration du Territoire, en vue de réussir sa mission.
Hadja Kadé Barry