Poursuivi pour des faits de fabrication, d’acquisition, de stockage, d’usage d’armes légères, de guerre et de détention de munitions, libéré sous conditions puis réincarcéré, Abdoulaye Bah est désormais libre comme près de 80 détenus politiques.
L’ancien président de la délégation spéciale de la commune urbaine de Kindia, n’a pas manqué de décrire les conditions de détention, à la maison centrale de Conakry.
Selon ce membre du bureau exécutif de L’UFDG, les cellules de cette geôle ressemblent à celles des années 1900, qui étaient destinées aux prisonniers nègres.
« Chacun a un matelas pourri plein de punaises avec des souris qui circulent. Vous avez 70 personnes dans une cale, avec une seule toilette. Il y a des gens qui ne peuvent pas se laver parce que la file est longue. Il y a des cales de 63 personnes toutes entassées dans ces bâtiments-là comme du bétail. C’est inhumain. L’alimentation, vous avez un seul repas par jour et quelle qualité de riz, qu’elle sauce? On vous envoie ça vers midi ou 13 h dans des bassines d’aluminium qu’on utilise dans les cérémonies. Or il y a un budget pour nourrir les prisonniers. Facilement la promiscuité aidant, les maladies sont répandues. Autorités et populations guinéennes, vos prisons abîment l’avenir de la nation. La cale pour mineur compte plus de 400 jeunes », a-t-il déploré ce mardi 14 septembre 2021, dans l’émission « Mirador » de FIM FM.
Ce cadre du principal parti d’opposition dénonce également la détention provisoire abusive, dont sont victimes de nombreux prisonniers.
« Vous avez des gens qui sont là-bas depuis 2 ans, 3 ans, 4 ans à cause d’un téléphone qui coûte 100 mille GNF. Vous avez des accusés qui n’ont jamais vu un juge depuis 7 ans. On vous envoie à la sûreté, on vous oublie. Il y a des gens là-bas qui n’ont plus de famille, comme le jeune Boké, il est venu je crois qu’il avait 14 ou 15 ans, aujourd’hui il a une trentaine », a regretté Abdoulaye Bah au micro de nos confrères de FIM FM.
Hadja Kadé Barry