On ne pouvait pas y échapper, surtout pas du tout, ce malgré les attitudes accommodantes d’une classe politique vis-à-vis d’une junte dont les actions en fioritures teintées parfois d’impairs laissent subodorer des pas feutrés des dirigeants confrontés à la réalité du pouvoir.
La première prise de contact entre les partis politiques et la tutelle du ministère de l’administration du territoire, a rappelé à l’opinion les différents dialogues de sourd qu’il y a eus entre des acteurs d’alors qui campaient sur leurs positions partisanes.
Ce jeu de quilles qui a existé à cause de la position partisane des autorités d’alors et des failles dans leurs approches de solutions, doit être rangé dans le lot des souvenirs douleurs de la gestion du pays. Le contexte qui impose la neutralité aux nouveaux dirigeants change complètement la donne. Cela ne décrète pas cependant la fin de cet embrouillamini qui a fini par révulser les Guinéens de la pratique de la politique.
Cette première rencontre qui est une correction du communiqué dont il devait normalement précédé dans le but de s’accorder avec les invités sur un minimum de consensus, devrait être le début d’un long processus. Le travail est laborieux et le chemin est plein d’embuches. Les nouvelles autorités devraient, à cet effet s’adonner à parfaire la méthode, sans toutefois tomber dans la permissivité qui a fini par éroder l’autorité de l’État.
Mettre les partis politiques devant leur responsabilité de designer leurs représentants au CNT, à défaut de leur en imposer, est une astuce bien murie, cependant trop risqué d’accaparement de leur dû. Car on peut bien parier sur une difficile entente entre ces derniers qui ont laissé transparaitre au gout des jours leurs anciennes habitudes de ne jamais être d’accord, au sortir de leur rencontre avec le colonel-Président. C’était dans le cadre des fameuses concertations factices organisées par celui-ci, à sa prise de pouvoir.
Rappeler aux acteurs que tous les partis sont égaux est nécessaire pour tuer les egos surdimensionnés en leur sein. Ce n’est pas pour autant faire nourrir des prétentions excessives aux lilliputiens, ces petits partis qui n’ont d’existence que dans les esprits par la force des médias traditionnels et des nouveaux médias.
Au lieu de leur imposer des choix, il faut plutôt leur imposer des critères. Cela pourrait être la participation aux élections nationales, qui est d’ailleurs l’essence de l’existence des formations politiques.
Par-dessus-tout, la volonté exprimée par le nouveau ministre de l’administration du territoire, d’aller vite et bien pour la mise en place du CNT, l’organe essentiel de la transition, ainsi que sa méthode qui consiste à privilégier le travail en synergie avec ses cadres pour des défis disruptifs, démentissent la caricature faite par une certaine opinion du jeune ministre à la tête de ce département.
Mognouma