En Guinée, les prix des denrées de première nécessité sont en train de flamber du jour au lendemain.
Compte tenu de cette situation, des voix s’élèvent déjà pour alerter les autorités, en vue de trouver des moyens pour soulager le panier de la ménagère.
À travers une interview accordée à nos confrères de FIM FM ce lundi 14 mars 2022, le président de l’UDRG a décortiqué de fond en comble, les facteurs favorisant cette crise qui s’enlise.
« On a fait comme si le départ du régime de M. Alpha Condé était suffisant pour régler les problèmes, or l’une des aspérités les plus sérieuses qui ont impacté négativement le régime d’Alpha Condé, c’était la crise financière et par conséquent, la crise économique et sociale. Après le 05 septembre, les raisons et les réalités liées à cette crise financière et économique ne sont pas réglées. Plus le temps passe plus la situation s’amplifie et c’est la raison pour laquelle, il faut comprendre la complainte de la population qui traverse une situation très difficile. Donc, cette population ne peut pas comprendre qu’on parle plus de politique au sens politicien du terme, que de parler de la réalité de la manière dont il faut contribuer à résoudre ce problème », a-t-il précisé en premier lieu.
Bah Oury qui fait mention de la crise actuelle mondiale, pense que le CNRD doit être attentif, puisque celle guinéenne va forcément s’intensifier.
« La situation mondiale va accentuer la crise économique et financière que traverse le monde à plus forte raison un pays comme le notre. La crise ukrainienne avec son impact sur le choc pétrolier qui est en train d’être constaté, ou le choc gazier va impacter négativement. Ce sont des situations graves qui nécessitent qu’il y ait une entente interne pour nous permettre ensemble de faire face aux difficultés que la population va rencontrer sur le plan économique et social », a-t-il fait remarquer.
Autre aspect qui explique ce trouble économique aux yeux de Bah Oury, c’est aussi la mauvaise gestion de la politique monétaire.
« La gestion de la politique monétaire jusqu’à présent n’a pas fait preuve de rigueur, d’anticipation, pour répondre aux besoins économiques de la Guinée. On a fait comme si c’est une situation de rente. On s’assoit dès que c’est difficile, on engage la planche à billet, on paie des salaires et puis ces salaires avec un pouvoir d’achat de plus en plus faible va de soi impacter tout le monde », a-t-il alerté.
La crise malienne n’est pas en reste. L’appui de la Guinée à son pays voisin qui est sous sanctions est l’une des causes de l’augmentation exorbitante des prix sur le marché guinéen, à en croire ce leader politique.
« Je vais vous dire encore la situation malienne est un autre élément qui impacte la montée des prix sur le plan national. Vous savez depuis très longtemps, il est plus intéressant d’aller vendre dans un pays qui a relativement une monnaie convertible comme le CFA. Et vu le blocus que le Mali connaît aujourd’hui, une bonne partie de la demande globale guinéenne prend en compte une parcelle de la demande intérieure malienne. Donc l’un explique l’autre », ajoute-t-il.
Pour apporter un changement dans le pays, Bah Oury conseille au gouvernement de réfléchir à des réponses pratiques, en corrigeant les défaillances de l’administration sur le plan économique, mais aussi dans tous les secteurs.
Pour y arriver, il faudrait avoir une meilleure capacité de collecte des ressources intérieures.
Hadja Kadé Barry