L’association Avocats Sans Frontières France (ASF-France), en partenariat avec Danaïdes, AfricTivistes et Ablogui, a procédé ce jeudi 7 avril 2022 à Conakry, au lancement du projet « implication des médias numériques dans la prévention active des conflits et des tensions » (IMPACT), financé par l’Union européenne.
C’était en présence des autorités gouvernementales, les acteurs de la société civile guinéenne, des représentants de la délégation de l’Union européenne et hommes de médias publics et privés du pays.
Dans son discours de bienvenue, au nom du président d’Ablogui Alpha Diallo, l’activiste Abdoulaye Oumou Sow, a d’abord souligné les méfaits de la désinformation ayant provoqué des soubresauts en Guinée, avant de justifier leur implication dans ce projet, par la lutte contre la désinformation et propos haineux.
« Ces dernières années, la Guinée a été le théâtre de soubresauts et de fracture sociopolitique exacerbée par la désinformation à travers les Fake news et les propos haineux sur les réseaux sociaux. Cette situation a atteint son paroxysme après la présidentielle d’octobre 2021. Notre organisation en tant que promoteur du numérique et des réseaux sociaux, a très tôt perçu les effets négatifs de l’utilisation irresponsables des réseaux sociaux. C’est pourquoi, ces dernières années nous avons consacré beaucoup de temps à la documentation et la lutte contre les fakes news. Ce, à travers le renforcement des capacités des web-activistes et journalistes guinéens(…). Notre participation à ce projet IMPACT, est l’expression de notre volonté d’accroître l’impact de nos actions contre la désinformation et propos haineux dans notre pays », a t-il lancé.
A son tour, la directrice générale de l’association « Avocats sans frontières » Anne LUTUN, a confié que le projet IMPACT, met en avant la sensibilisation sur la lutte contre la désinformation, les fausses informations diffusées, tout en s’inscrivant dans une dynamique sous-régionale.
« C’est un projet innovant pour renforcer les capacités et sensibiliser les populations sur la lutte contre la désinformation, la diffusion de fausses informations à travers l’implication de la société civile et les médias numériques, les journalistes citoyens ou encore la jeunesse. Aujourd’hui avec ce projet, nous nous sommes inscrits dans une dynamique sous-régionale en étendant ce projet en Guinée et en Côte d’Ivoire. Nous espérons que nos actions auront des répercussions positives dans les pays voisins et contribueront à l’amélioration de l’étape de la prévention de conflits à travers les médias numériques. Toutes les activités du projet ont été penchées au sein de ce consortium, c’est pour obtenir un impact sur le long terme et qui puisse s’inscrire à travers les différents acteurs de la société civile. Notamment la création d’une plateforme régionale sécurisée et collaborative, pour permettre une meilleure gestion de l’information. Nous sommes ravis de cette collaboration avec les partenaires », dira-t-elle.
De son côté, le secrétaire général du ministère en charge de l’information Souleymane Thianguel Bah, a souhaité la bienvenue aux partenaires techniques et financiers et à l’ensemble des participants à cette cérémonie.
Il a par ailleurs prévenu que si on ne tient pas compte de ce que les uns et les autres font sur les réseaux sociaux, les choses seront compliquées, vu que le monde des médias connait une profonde mutation.
Il faut noter que le coût du projet IMPACT est estimé à près de 10 milliards de francs guinéens.
Les activités mises en œuvre auront pour objectif d’analyser le rôle des médias dans le cadre de la couverture des conflits, renforcer les capacités des médias, mobiliser les médias et acteurs de la société civile contre les discours haineux, entre autres.
Saidou Barry