A cheval sur ses principes en terme de respect des textes de loi, le procureur général près la cour d’appel de Conakry, Alphonse Charles Wright a poursuivi, lundi 11 avril 2022, sa série de d’inspections inopinées dans les commissariats de police, les escadrons Gendarmerie mobile des Communes de Kaloum et Dixinn, ainsi dans les tribunaux de premières instances de Conakry.
Les TPI de Kaloum, Mafanco Dixinn, la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), le commissariat central de Kaloum, l’escadron gendarmerie mobile Nº1 de Kaloum, le commissariat spécial du stade, la compagnie Gendarmerie territoriale Dixinn, la direction générale de l’Office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs (OPROGEM) et le commissariat urbain de police de Mafanco sont entre autres services visités par le procureur général et sa suite.
C’est une démarche qui fait suite à la panoplie d’informations, à l’actif des ONGs de défense des droits de l’homme relative à la mauvaise application de la procédure judiciaire notamment la période de garde-à-vue, par les Officiers de police judiciaire. Charles Wright compte également mettre en exergue l’ambition du président de la transition, celle de faire de la justice une institution forte et indépendante dans le cadre du respect des droits humains.
Partout où il est passé, le procureur Wright a tenu à rassurer les OPJ de sa volonté de travailler avec tout le monde sans exclusive.
Egalement, il les a fait comprendre que le parquet général aura un œil regardant, ce, sans discontinuer sur la conduite des OPJ. A cet effet, il a précisé que son objectif est que la Guinée soit citée parmi les pays défenseurs des droits humains : « je crois qu’avec ces surveillances et ses inspections inopinées, nous réussirons à pouvoir atteindre le bout du tunnel dans l’intérêt de la bonne administration de la justice de notre pays », a-t-il déclaré.
Dans la plupart des services visités, Charles Wright a noté une réelle satisfaction quant au professionnalisme des OPJ qui, selon lui, ont pris conscience de leur responsabilité.
« Aujourd’hui, il y a une acceptation dans la culture des officiers de police judiciaire et des procureurs d’instances. Il faudrait qu’on s’habitue au fait d’être contrôlé. Et aujourd’hui, ils ont été les premiers à témoigner des bienfaits de ces différentes inspections. Ce qu’on a trouvé sur le terrain, c’est que de part et d’autre, nous sommes à moitié satisfaits. Satisfaits pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui ils sont conscients que les manquements que nous avons relevés sont des manquements objectifs, notamment : l’absence des registres de garde à vue, ce qui n’est pas du tout normal parce que quand vous privez les citoyens de leurs libertés, vous devrez quand-même dire si leurs droits ont été notifiés, si l’heure par rapport à la garde à vue a été respectée », a-t-il indiqué.
Il dit avoir constaté aussi l’absence de procès-verbal de garde à vue tel que prévu par les dispositions de l’article 105 du code de procédure pénale et 85 du même code.
« Ils ont fait des promesses fermes et qu’à partir du lundi prochain chacun va corriger ces imperfections. Vous avez vu à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), aucun registre n’était à jour, mais ils nous ont promis que dans 3 jours, ils vont tout corriger. La DCPJ est un grand service sur lequel nous comptons et les parquets d’instances comptent pour les commissions rogatoires », ajoute-t-il.
Au niveau des procureurs d’instances aussi, le parquet général a relevé l’inexistence de certains registres. Alphonse Charles Wright a tout de même salué l’engagement de ces procureurs pour corriger très rapidement ces quelques imperfections l’intérêt pour une bonne administration de la justice.
Alhassane Fofana