Le vendredi 15 Avril 2022, date limite de dépôt des dossiers de candidatures, la Fédération guinéenne de football (Feguifoot) a annoncé avoir reçu quatre candidatures pour le poste vacant de sélectionneur du Syli national. Parmi les quatre techniciens guinéens, figurent en bonne place Kaba Diawara le sortant et l’ancien sélectionneur Kanfory Lappé Bangoura.
L’ex-sociétaire du Syli national prend la parole et opte plutôt pour Kaba Diawara.
Dans un entretien qu’il a accordé à mosaiqueguinee.com, Lucien Beindou Guilao se prononce aussi sur les principales missions du futur sélectionneur et comment reconquérir son public en deux ans ?
Guilao estime que quel que sera le choix de la Feguifoot, « il faut taire les différences sur le sujet et laisser le nouveau staff faire son travail dans les meilleures conditions morales et matérielles »
Lucien Beindou Guilao répond aux questions de Mohamed Bangoura.
Mosaiqueguinee.com : Concernant l’appel à Candidature exclusif, votre position n’a pas toujours pas changé ?
Lucien Beindou Guilao : Non pas du tout. Je ne comprends toujours pas pourquoi la Fédération limite ses possibilités de choix. Bref maintenant il est temps de passer à autre chose, ce qui est fait est fait.
L’appel à candidature pour le poste de sélectionneur a pris fin le vendredi 15 avril 2022. Quatre (4) dossiers ont été déposés. Parmi les 4, qui est à même de diriger l’équipe du Syli ?
Tous les 4 ont des forces et des faiblesses. Ils ont tous des compétences nécessaires pour diriger le Syli. Si le choix dépendait de moi, je choisirai Kaba Diawara.
Quelles doivent être les principales missions du futur sélectionneur ?
La Feguifoot a déjà donné le cahier de charge qui nous parle du profil et des missions du futur sélectionneur. Mon seul souci se situe au niveau de la durée. Nous devons mettre en place un staff qui nous conduirait vers la victoire chez nous en 2025 mais aussi vers la qualification pour le prochain mondial.
Reconquérir son public en 2 ans devrait être suffisant non ?
Écoutez-moi, je pense que ça dépend de ce que la Feguifoot se fixe comme vision. Le métier de sélectionneur est très compliqué, il est nettement différent de celui d’entraîneur de club ou entraîneur national. Le sélectionneur en dehors des matches, continue à bosser. Il doit visionner des matches, aller à la rencontre de ses joueurs potentiellement sélectionnables, discuter avec eux pour connaître leur état d’esprit, leur appréhension etc. Le sélectionneur en construisant son équipe se pose énormément de questions du genre, faut-il faire appel aux meilleurs du moment à chaque poste, ou faut-il rechercher les meilleures complémentarités ? Faut-il privilégier le beau jeu ou la victoire coûte que coûte ? Est-ce que pour la Feguifoot se qualifier pour les 1/4 de finales d’une CAN est une victoire en soi, alors que pour le Cameroun, l’Algérie, le Sénégal, le Nigeria et le Maroc, se faire éliminer en quart de finale est un échec cuisant ? Le métier de sélectionneur comme vous le savez est très exposé et risqué parce que l’on représente un pays et que vous êtes jugés par des millions d’habitants qui pour la plupart ne connaissent rien du football. Ce métier comme je le disais est plein de questionnements. Pour le Syli national et dans le contexte Guinéen où nous avons connu deux gros traumatismes en Égypte et au Cameroun, il nous faut un sélectionneur qui a une forte personnalité, un bâtisseur d’équipe forte, qui ferait de nos joueurs de purs compétiteurs, dotés de valeurs de solidarité et ne supportant pas la défaite.
Votre dernier mot ?
Maintenant que le vin est tiré, il faut le boire. La Feguifoot doit examiner les 4 dossiers dans 2 jours, souhaitons qu’elle choisisse en toute intégrité la candidature la plus cohérente en fonction des objectifs qu’elle s’est fixée. De toutes les façons, nous savons tous que le futur sélectionneur et la Feguifoot ne seront jugés que sur le résultat. C’est la loi du milieu. En ce qui me concerne, le débat sur le choix du sélectionneur est clos, et quel que sera le choix de la Feguifoot, nous devons taire nos différences sur ce sujet et laisser le nouveau staff faire son travail dans les meilleures conditions morales et matérielles. Reconquérir son public et sa place est une mission extrêmement difficile, il n’y a plus de temps à perdre dans des débats tels que celui du choix du sélectionneur.
Interview réalisée par Mohamed Bangoura