Il y a un an, naissait une coalition dénommée convergence pour la renaissance de la démocratie en Guinée. Une plateforme composée de 18 partis politiques dirigée par l’UDG de Mamadou Sylla.
D’une manière progressive, l’Alliance est en train de perdre ses gros bonnets. Après la démission de plusieurs leaders comme Bah Oury, Dr Makalé Camara du parti FAN, Mamadou Bah Baadiko, Fodé Mohamed Soumah et tant d’autres, c’est au tour de Mohamed Cissé du parti « Nouvelle Guinée » de débarquer du navire.
Mais comment ces multiples démissions sont perçues par les responsables de cette entité politique ? C’est ce que nous avons bien voulu comprendre avec Dr M’Bemba Traoré, membre de la CORED dans un entretien accordé à notre rédaction.
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Mosaiqueguinee.com: Dr M’Bemba Traoré, Mohamed Cissé du parti « Nouvelle Guinée » rend le tablier à son tour, au sein de la coalition créée par Mamadou Sylla dont vous êtes membre, comment vous accueillez cette décision?
Dr M’Bemba Traoré: je pense que lorsqu’un collaborateur décide de mettre fin à ses activités au sein d’une coalition en tant qu’humain, c’est un sentiment de regret, parce que c’est un des alliés qu’on a perdu. Et, il faut savoir aussi qu’en politique chacun a le choix de rester ou de partir d’une coalition. Mais, je pense que la façon par laquelle M. Cissé a rendu le tablier n’était pas dans les règles de l’art, parce qu’on a constaté des absences répétées de M. Cissé lors des différentes réunions que la coalition a eu à affaire. Vous conviendrez avec moi qu’une coalition de cette envergure est régie par des statuts et règlements, donc M. Cissé a violé ces règlements. Et, ce qui est regrettable surtout, ce que M. Cissé, selon sa déclaration, il a dit que depuis le 25 juin dernier, il a décidé de se retirer de la convergence pour la renaissance de la démocratie en Guinée. Il disait que cette décision est le fruit d’une longue réflexion suite aux derniers événements qui se sont produits au sein de la CORED. Maintenant, je me pose la question de savoir quels sont ces événements? Il a dit aussi que la CORED a perdu son sens d’objectivité, ce sont des expressions très vagues parce que M. Cissé est resté avec le groupe étant donné qu’il n’était plus dans l’esprit du groupe, donc on peut le considérer comme un infiltré qui a servi à d’autres structures.
Vous voulez dire que M. Cissé n’a jamais adhéré à votre conviction et qu’il était là-bas au service d’une autre coalition ?
C’est quelqu’un qui était là et qui avait accès à toutes nos conversations, à toutes nos résolutions au niveau de la plateforme, et que lui-même a dit que c’est le 25 juin dernier qu’il a décidé de se retirer. Maintenant, la question que je me pose pourquoi à partir du 25 juin, il n’a pas déclaré honnêtement qu’il n’est plus avec nous ? Pour qu’il arrête d’accéder à nos publications sur notre plateforme raison pour laquelle, j’ai dit que c’est comme si c’est quelqu’un qui était là en tant que missionnaire d’une autre structure. C’est après analyse que je dis cela. En tant que personne responsable, je ne vois pas quel sens d’objectivité, la CORED a perdu. Quand on fait irruption lors d’une conférence de presse et qu’on arrête des personnes avec brutalité dans un pays de droit…, Je pense qu’il a parlé dans ce sens. Il dit que la CORED a perdu son sens d’objectivité, vous savez quand on soutient une situation, on de demande l’avis de tout le monde. Ce que je retiens de tout ça, c’est que moi par exemple si je veux quitter une coalition, quand je fais une réunion aujourd’hui, le lendemain je vais adresser une lettre pour dire que je ne suis plus avec cette coalition. Imaginez-vous du 25 juin jusqu’au jour où il a fait sa déclaration, il a profité de toutes nos séances et publications. C’est ce qui est désolant. Quand on n’est plus avec un groupe, on n’a plus la même vision que ce dernier, il faut le dire immédiatement et se retirer.
Vu l’ampleur des démissions, ne pensez-vous pas que la convergence pour la renaissance de la démocratie en Guinée est sur le point de chuter?
La CORED ne se vide pas. Vous savez, la politique c’est comme un train, à chaque station, il y a des passagers qui descendent, il y a d’autres qui montent. Pour ce qui est des autres démissions de toutes façons, on adhère à une coalition en toute liberté, et si on ne partage plus les mêmes visions et les mêmes objectifs, on est libre de partir. D’ailleurs, notre règlement intérieur en fait foi. Je ne veux pas citer de nom parce que je respecte les gens, et je veux que nous soyons respectés. Par rapport à la démission des autres là, je n’ai pas pu le dire parce qu’ils ont été francs et sincères. Dès qu’ils ont estimé que nos objectifs ne sont plus les mêmes, ils ont tout de suite démissionné. On ne peut pas empêcher quelqu’un de faire-valoir ses droits.
Dr, puisque vous estimez que la coalition demeure encore solide, dites-nous combien de partis sont toujours membres de la CORED ?
Il y a onze (11) partis politiques qui sont restés au sein de la CORED. Et, je pense qu’il faut prendre les partis sur le plan de la représentativité. Nous sommes onze partis politiques, et parmi ces onze-là, il y a cinq anciens candidats à la présidentielle.
Un parti se reconnaît d’abord par sa participation aux élections nationales. Il y a des partis qui sont en train de pousser comme des champignons, mais qui n’ont jamais participé à une élection.
Entretien réalisé Hadja Kadé Barry