De nos jours, l’espace CEDEAO, en plus des difficultés des pays membres, d’assurer la sécurité interne au profit de leurs habitants respectifs, est très inquiétée par le phénomène du terrorisme. Les 04 et 05 avril 2016, le Centre pour la Démocratie et le Développement (cddwesafrica), une organisation non gouvernementale basée à Abuja au Nigeria, y a organisé un séminaire portant sur la stratégie Anti-terroriste de la CEDEAO et son plan de mise en oeuvre.
C’est dans la rechercher d’une approche de solution du terrorisme qui s’africanise désormais, et qui affecte dangereusement la paix et la quiétude dans la sous-région ouest africaine, que les pays de l’espace CEDEAO ont pensé à élaborer La stratégie anti-terroriste de la CEDEAO en février 2013. A cette occasion d’ailleurs, Alhassan Dramane Ouattara, président de la Côte D’ivoire, et président en exercice de la CEDEAO, disait ceci: « S’agissant de la lutte contre le terrorisme, notre conférence devra veiller à doter notre sous région des instruments modernes lui permettant de mieux répondre à la menace terroriste».
Mais depuis son adoption en 2013, cette stratégie est restée peu connue du grand public, notamment des acteurs de la société civile et même des hommes de médias.
Ce séminaire d’Abuja, auquel plusieurs acteurs de la sous région, dont le journaliste guinéen Mamadou Oury Diallo, de la télévision Gangan Tv, avait pour objectif, la restauration du rôle de la société civile et des médias dans l’effort de lutte contre le Terrorisme. Ainsi il a été question d’évaluer la stratégie elle-même, de la mise en place d’un système de traçage de la mise en oeuvre de la stratégie; les rapports des faits trimestriels qui pourront servir par exemple, d’outil de plaidoyer.
A la suite des présentations des différents panélistes, les participants ont été outillés de connaissances sur des notions générales liées au terrorisme sous toutes ses formes. Depuis l’époque des anarchistes, jusqu’à l’ère des fondamentalistes religieux de nos jours comme BOKO HARAM, Etat Islamique, Al-Qaïda, Ansar Dine…, leurs raisonnements, arguments, méthodes et la planification de leurs agendas.
Les acteurs non étatiques, réunis au sein des ONG, et les médias devraient s’impliquer davantage dans le plan de mise en oeuvre de cette stratégie anti-terroriste de la CEDEAO. Ce n’est pas tout : la volonté politique des Etats membres de la CEDEAO, d’appliquer les instruments de lutte contre le terrorisme qu’ils ont ratifiés, est aussi nécessaire. Ces instruments sont entre autres :
1/Le protocole sur la Démocratie, signé en janvier 2000 par 10 Etats dont la Guinée.
2/La convention sur une assistance Mutuelle, signée en octobre 1998 par 11 Etats dont la Guinée
3/La convention sur l’extradition, signée en décembre 2005 par 11 Etats dont la Guinée
4/La convention sur la prévention des Conflits, signée par 7 Etats dont la Guinée
5/La convention sur la circulation des armes
6/La convention sur la Corruption
Ce séminaire d’Abuja s’est terminé sous fond de satisfaction des participants venus d’un peu partout de l’espace CEDEAO, avec leur engagement de constituer un réseau des participants. Ils ont aussi exprimé leur souhait que le Centre pour la Démocratie et le Développement pérennise ce genre d’atelier. Et enfin la recommandation auprès des pays de l’espace CEDEAO, pour qu’ils favorisent la restitution des acquis de ce atelier par chaque participant une fois de retour dans son pays.
A rappeler que le Nigeria est sans doute le pays le plus touché par ce phénomène, avec différentes stratégies d’attaque opérées par l’organisation denomée BOKO HARAM. Cette secte qui, après avoir fait allégeance à l’Etat Islamique, a déployé ses tentacules vers le Cameroun ou elle fait également des attaques.
Mais en réalité, le Tchad, le Niger et le Mali ont été depuis un bon bout de temps, confrontés à la nébuleuse. Le Burkina et la Côte d’ivoire qui ne se sentaient pas trop dans le viseur des groupes terroristes, ont été récemment attaqués.
Mamadou Oury Diallo, de retour d’Abuja pour mosaiqueguinee.com