Alors que la Guinée fait face à une résurgence d’Ebola, le Sénégal vient de se doter d’un centre de traitement d’urgence des malades du virus, le premier du genre dans ce pays qui n’a connu qu’un seul cas et qui a été déclaré libre d’Ebola par l’OMS il y a plusieurs mois. Il faut dire que la situation géographique du Sénégal et ses frontières poreuses rendent le pays vulnérable à de nouveaux cas importés. Fruit d’un partenariat entre le gouvernement, la Croix-Rouge et la coopération japonaise, ce centre pourra également servir en cas d’épidémies liées à d’autres pathologies infectieuses.
Une dizaine de tentes, douze lits pour les cas suspects et puis derrière un double grillage. Douze autres lits pour les cas confirmés. Dans l’hôpital de Fann à Dakar, le centre de traitement d’urgence d’Ebola est en tout point semblable aux centres qui existent en Guinée, en Sierra Leone ou au Liberia, à la différence que celui-ci n’a accueilli aucun patient.
« Nous préférons prendre des mesures, mais évidemment le souhait est qu’on n’ait pas à les utiliser, explique le docteur Alioune Badara Ly, coordinateur adjoint du centre des opérations d’urgence sanitaire. Si ce centre n’est pas utilisé pour prendre en charge des cas de malades d’Ebola, on pourrait l’utiliser pour d’autres cas de maladies épidémiques. Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, avec la résurgence de la maladie dans la région, il a fallu redynamiser, relancer ce dispositif. »
Ce centre a été créé pour augmenter les capacités d’accueil et peut encore être agrandi en cas de besoin. L’ensemble du personnel du pôle des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann a été formé pour réagir à la maladie.
Louise Fortes est l’une des médecins qui a soigné en août 2014 un jeune Guinéen venu en vacances au Sénégal et porteur du virus Ebola. « Nous avons eu l’avantage d’avoir la pratique avec un cas, mais en plus de cela nous avons une partie du personnel qui est allé suivre une formation au niveau du Congo et d’autres qui sont allés prendre en charge des cas au Liberia et en Guinée. Et là nous capitalisons toute cette expérience, toute cette expertise, pour prendre en charge les cas », souligne-t-elle.
Des centres de traitement d’urgence des malades d’Ebola ont également été construits ou sont en cours de construction dans d’autres villes du Sénégal comme Kaolack, Kolda, Ziguinshor et Tambacounda. Les médecins-chefs de région ont eux été chargés de relancer le dispositif de surveillance.
RFI